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Pour vos agendas

Date de l'événement :

Atelier / rencontre organisé par le séminaire des jeunes chercheur.e.s du CIELAM, « Frontières », en collaboration avec le Collège doctoral franco-allemand« Cultures de conflit - Conflits de culture » et le laboratoire ÉCHANGES.

Cette séance aura lieu le mercredi 15 mai, de 10 heures à 17 heures, en salle 2.44 de la Maison de la recherche (29, av. Robert Schuman, Aix-en-Provence). 
 

  PROGRAMME : 

 

- 10 h : communication d'Eva Raynal (doctorante, CIELAM, AMU)(Re)traverser la frontière : les figures du retour dans la littérature de 1945.

Dans l’Europe meurtrie de 1945, l’individu déporté, exilé ou clandestin, est-il ce que Günther Anders désigne comme « l’homme sans monde » ? En effet, l’exilé est un individu dépossédé de sa communauté première – qui ne l’accepte plus – et qui s’immisce dans une nouvelle société qui ne l’accepte pas encore (voire jamais). Davantage qu’un constat social, la notion d’homme sans monde désigne un « état de fait » de « non-fixation ». Il est l’homme moderne pluriel, à la fois partout et nulle part.

Il s’agit ici de présenter les diverses figures du retour – le déporté, l’exilé, le clandestin – issues du bilan humain de la Seconde Guerre mondiale, et d’analyser leur tentative – ou leur refus – de revenir à la vie civile, à une normalité relative. Quelles sont les frontières, physiques ou symboliques, traversées par ces rescapés ? Quels sont les enjeux de ce retour, et par quels processus passent les survivants ? Outre les dimensions comparatiste et interdisciplinaire, le corpus choisi tentera d’être représentatif des parcours traversés et de la dimension internationale du conflit.

- 11 h : communication de Louis Nana (doctorant, Université de Tübingen), Temps de l’ombre et subversion des frontièredans La Saison de l'ombre de Léonora Miano.

Dans La Saison de l’ombre, Léonora Miano met en scène le destin tragique de la communauté des Mulongos qui est massacrée durant la période de la traite négrière, et dont seuls quatre membres survivent. Ce qui nous intéressera, dans ce texte, ce n’est pas tant la fin du monde connu que la possibilité de réfléchir sur ce temps que le peuple mulongo ne parvient pas à saisir, mais qui entraîne pourtant de graves bouleversements. En s’attardant particulièrement sur les motifs de l’ombre et du revenant, nous voulons partager et discuter quelques idées sur la subversion de frontières (physiques, symboliques, temporelles), et le lien qu’une telle subversion peut entretenir avec l’idée d’une communauté utopique.
 

13 h 30 : communication de Carina Stickel (doctorante, Université de Tübingen), "Et je m’en fous des règles".  La transgression des frontières dans Verre Cassé d'Alain Mabanckou. 

Le roman Verre Cassé d’Alain Mabanckou pose la question de la transgression des frontières sur trois niveaux. En premier lieu, il exprime un sujet marginal par excellence – le picaro « Verre Cassé ». Celui-ci est exclu de la société et, à cause de cette marginalisation, il n’a pas la possibilité de prendre la parole. Pourtant, il se donne le droit de raconter son histoire, et transgresse ainsi les codes sociaux en s’attribuant cette place malgré son statut. Deuxièmement, cette transgression se manifeste à travers une langue vulgaire et grotesque, créatrice du style picaresque. La mode d’articulation joue un rôle important dans la transgression des catégories socioculturelles, identitaires et surtout linguistiques. Troisièmement, par la transgression des classes sociales et des codes linguistiques, le picaro questionne ces frontières et déconstruit les normes culturelles d’une façon critique, en proposant une perspective carnavalesque et grotesque du monde ; il en suggère une conception différente, voire transculturelle. Cette contribution vise ainsi à analyse le rapport entre les trois niveaux dans le roman.
 
 

14 h 15 : communication de Nicola Brarda (doctorant, Université Paris-Sorbonne), Raconter les frontières urbaines ? Expériences du passage et de la transgression dans la littérature de la migration italienne. 

Notre proposition cherchera à définir et identifier des occurrences de « frontières urbaines » – ou « situations de frontière », pour emprunter la terminologie de Michel Agier – à l’intérieur de textes littéraires appartenant au corpus de la littérature migrante italienne, pour voir les stratégies narratives à l’œuvre dans la représentation de ces expériences.

Sans vouloir épuiser les multiples facettes de la notion, on se concentrera prioritairement ici sur les formes de transgression et de franchissement des frontières telles qu’elles apparaissent dans trois textes : fanculopensiero(Maksim Cristan), Com’è se giù vuol dire k.o. ? (Jadelyn Mabiala Gangbo) et Follow me (Yousef Wakkas).

 
 Nous vous proposerons des temps de dialogue entre chacune de ces communications, notre volonté étant de favoriser l'échange entre jeunes chercheur.e.s. 
 

-15 h - 17 h : rencontre avec l'écrivain Louis-Philippe Dalembert, actuellement en résidence à la Fondation St John Perse à Aix-en-Provence (http://ile-en-ile.org/dalembert/). 

 
Cette journée est ouverte à toutes et à tous, et il est bien évidemment possible de n'assister qu'à une seule partie du programme. 
 
Nous vous accueillerons avec un café et une collation, et nous espérons vous voir nombreuses et nombreux.  
 
 
Le CO du séminaire "Frontières" (https://frontieresamu.hypotheses.org/) : 
Sabine Gamba 
Silvio Florio 
Imke Schultz
Stéphane Cermakian 
Marjolaine Unter Ecker
 
 
Type d'événement :
Manifestation Cielam