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Date de l'événement :

Séminaire de jeunes chercheur.e.s du CIELAM 2018-2019

 

Frontières

Dans la continuité du séminaire « Frontières » des jeunes chercheur·e·s qui s’est tenu l’an dernier au CIELAM, nous tenterons cette année de préciser et d’approfondir les diverses réflexions abordées en déclinant plusieurs axes de recherche.

L’expérience de l’exil, franchissement forcé des frontières nationales, perturbe le rapport de l’écrivain au monde d’origine et à l’espace d’accueil ainsi que sa mise en forme par l’œuvre littéraire. On voit ainsi se dégager une poétique spécifique qui bouleverse les codes hérités. L’exil à l’intérieur des limites nationales amène également le développement d’une expression littéraire interrogeant cet espace contraint. La frontière, dans une perspective géographique et politique, se définissait traditionnellement comme un espace de souveraineté et de relative homogénéité identitaire. Les guerres, les génocides et la mondialisation ont bouleversé les empires et les nations. Les littératures, pourtant circonscrites encore dans un espace linguistique déterminé, se voient marquées du sceau de l’éclatement. Elles  montrent une intériorisation de la frontière, redéfinissant le concept et redoublant ainsi la dimension symbolique. La migration entre dans l’expression littéraire, que l’exilé ait ou non accès à son pays d’origine.

Ainsi, au-delà des frontières géographiques et politiques, ce sont les frontières identitaires et culturelles que nous entreprendrons d'interroger. En effet, dans un monde où les hommes, mais aussi les informations et les productions de l'esprit, traversent massivement les frontières politiques, comment se constituent les identités culturelles ? Comment se recomposent-elles ? Comment dialoguent-elles ? L'idée même de frontières et d'identités culturelles clairement définies est sans doute à questionner, au regard de la globalisation massive des dernières décennies. Plutôt que chercher à établir des démarcations, il nous faudra explorer les zones de rencontre, le « tiers-espace » entre les cultures, où se joue l'hybridité entre elles (H.K. Bhabha). Ces espaces d'échange, la littérature les explore de nombreuses façons, notamment en questionnant les multi-appartenances et en proposant des cas limites, qui transgressent des catégories qu'on tient trop facilement pour acquises.

Parce que ces multi-appartenances culturelles dépassent les frontières nationales, elles peuvent être envisagées comme étant périphériques : ainsi, les « identités racines », qui sont fortement ancrées dans un territoire et dans le temps s’opposent aux « identités relations », qui se caractérisent par leurs aspects fluides, fragiles, en définition et indéniablement liés aux circulations du monde contemporain (E. Glissant). La littérature qui s’intéresse aux marges se saisit alors de ce terreau nouveau pour formuler d’autres manières d’être au monde, ce qui implique aussi une déconstruction des normes culturelles et de leur hégémonie. Les critères traditionnels et figés de ce modèle dominant, comme la « race » - notion que nous employons en tant que représentation sociale -, mais aussi le genre (masculin/féminin) ou encore la classe sociale, sont interrogés, déconstruits puis reconfigurés à travers l’exploration des frontières qui les déterminent.

Les écueils et transformations historiques et identitaires auxquels les productions littéraires sont confrontées se traduisent par une écriture dite hybride, une écriture plurielle qui cherche à reconstruire et à déployer une nouvelle vision. Par le déploiement de l’histoire, de la langue, du genre littéraire, de l’intermédialité et de l’intertextualité, certains écrivains de langue française, eux-mêmes exilés, interrogent la notion de frontière taxinomique à travers une langue parfois arasée, qui tend à bégayer, à multiplier les voix, à déterritorialiser (G. Deleuze), à déplacer les codes, les normes. L’écriture elle-même se découvre un nouvel espace.

Le séminaire, qui se veut un lieu d’échange et de partage des recherches et des connaissances, est ouvert aux doctorant·e·s et aux jeunes chercheur·e·s ayant soutenu leur thèse ces dernières années. Il se déclinera selon les axes suivants :

Axe 1 : Frontières géographiques et politiques, exils et migrations

 

Axe 2 : Frontières identitaires et culturelles

 

Axe 3 : Genres, classes et catégories sociales

 

Axe 4 : Frontières taxinomiques

 

Il aura lieu le mercredi entre 15 h et 17h, à la Maison de la Recherche et suivant le calendrier prévisionnel ci-dessous :

03/10/2018, salle 2.41

14/11/2018, salle 2.44

19/12/2018, salle 2.41

30/01/2019, salle 2.41

06/03/2019, salle 2.41

03/04/2019, salle 2.44

15/05/2019, salle 2.44

19/06/2019, salle 2.44

Les organisateurs du séminaire :

Stéphane Cermakian : cermakian@gmail.com

Sabine Gamba : sabinegamba@hotmail.com

Silvio Florio : s.florio.delfino@gmail.com

Marjolaine Unter Ecker : marjolaine.UNTER-ECKER@univ-amu.fr

Le blog du séminaire

https://frontieresamu.hypotheses.org/

 

Type d'événement :
Manifestation Cielam