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Auteurs & Autrices :
  • Bernard Florence
Mots-clés :
  • Koltès
  • Théâtre
  • Vingtième siècle
  • Représentation de la mort
  • De la maladie
  • Du handicap

Résumé :

Le suicide est fréquent dans l’œuvre de Koltès. Par ce biais, les personnages, souvent masculins, évitent de se soumettre au vouloir d’autrui quand ils ne peuvent eux-mêmes lui imposer leurs propres règles ni recourir au meurtre. La mort les soustrait ainsi aux relations de pouvoir qui régissent les rapports humains, tout en entérinant la non-place qu’ils ont occupée de leur vivant – qu’elle soit subie ou revendiquée – au sein de la cellule sociale ou familiale. En cela, le suicide traduit de manière particulièrement patente la difficulté qu’éprouve, plus largement, tout personnage koltésien à vivre avec autrui. Si l’auteur ne tait pas, dans certaines pièces, le mal-être parfois exprimé par celui ou celle qui s’ôte la vie ou l’impact douloureux que peut avoir ce type de disparition sur son entourage, il refuse toutefois de faire du suicidé une victime, en lui conférant une agressivité au moins égale à celle des personnages qui l’environnent. Faisant ainsi échapper ses pièces à une lecture pathétique et moraliste, Koltès instille des éléments comiques en contrepoint des suicides qui les émaillent, pour mieux montrer qu’il s’agit par-là même pour le personnage de faire l’épreuve de sa propre liberté, en une mise en scène de soi d’où la joie et la gaieté ne sont pas nécessairement exclues.

Type de document : Conference papers