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Auteurs & Autrices :
  • Pinçonnat Crystel
Mots-clés :
  • Chicanos
  • S Cisneros
  • J Ortiz Cofer
  • P J Soto
  • A Morales
  • R Hinojosa

Résumé :

On oppose généralement exil et émigration, en considérant que l’exil est forcé et relève d’une situation de contrainte, tandis que l’émigration participe d’un choix volontaire, généralement lié à l’espoir d’une amélioration du statut économique et social. Pourtant l’exilé et l’émigré ont ceci de commun qu’ils ont dû abandonner leur « quotidien [et, avec lui,] les points de repère, l’appartenance à un groupe » (COHAN, 2002, p. 64). Ils ont ainsi perdu l’ancrage avec « cet endroit sans prétention où chaque chose et chaque situation, chaque action et chaque pensée sont familières et courantes, c’est-à-dire accoutumées » (HEMON, 2002, p. 190). Comme pour compenser cette séparation brutale avec le lieu d’enracinement, parfois ressentie comme une amputation du foyer, les écrivains nord-américains issus des diverses immigrations hispaniques ont souvent dépeint le barrio – enclave latino-américaine aux marges du monde urbain nord-américain – comme un refuge. Dans bien des cas, ils ont fait de ce quartier, une figure de « petit pays », version réduite, condensée du « “grand pays” natal » (SAYAD, 1999, p. 64). Lieu d’ancrage, le barrio semble protéger de l’errance – tant physique que psychologique – qui menace celui qui a subi un tel arrachement. Je m’attacherai donc dans cet article aux diverses représentations du barrio, un motif contemporain de l’émergence des littératures d’immigrations hispaniques aux États-Unis. Les récits étudiés permettront non seulement de mettre en avant les diverses déclinaisons du même paradigme, mais aussi les différents types d’investissement affectif que le barrio suscite chez les personnages.

Type de document : Journal articles