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Date de l'événement :

Etudier l’exil

19-23 mai 2015

19-21 mai Maison de la recherche (Aix en Provence) / 22-23 mai MUCEM (Marseille)

  • Direction scientifique  : Alexis Nuselovici (Nouss) (AMU)
  • Comité scientifique : Alexandra Galitzine-Loumpet (NLE/CEM), Alexis Nuselovici (AMU/CEM), Crystel Pinçonnat (AMU)
  • Coordination et administration : Absa D’Agaro-Ndiaye (AMU) contact : absa.ndiaye@univ-amu.fr

Attention le colloque est soumis à frais d’inscription et les places peuvent être limitées selon les salles.

Inscription :  etudierlexil@gmail.com

Présentation

Argumentaire 

Alors que le nombre des migrants dans le monde est estimé à près d’un milliard (migrants externes et internes) et que le nombre des déplacés à l’intérieur de leurs propres pays vient de dépasser celui de la Seconde guerre mondiale, ce qui entraîne de graves crises en Europe comme ailleurs, les sciences sociales et humaines se doivent de mieux comprendre ce qu’impliquent ces phénomènes sur le plan social comme sur le plan politique. Les réalités migratoires contemporaines sont complexes en raison d’une quadruple caractéristique : mobilité accrue ; extension planétaire ; diversité du sens des flux ; variété des causes (économiques, politiques, environnementales). Elles créent en conséquence des catégories migratoires extrêmement variées qu’il importe de penser ensemble, comme il importe de penser conjointement les rencontres multiples de langues et de cultures et les tensions politiques et sociales suscitées.

À cette fin, il est proposé de définir un objet d’étude à nommer expérience de l’exil et un domaine de recherche à nommer études exiliquesdont le présent colloque contribuera à la fondation. L’ambition de ce champ en construction est de redonner au vécu du sujet en migration toute la charge existentielle que les politiques migratoires actuelles, soucieuses de gestion efficace, tendent à oublier. Il s’agit de prolonger et d’approfondir les travaux de recherche sur la migration en orientant davantage les perspectives vers l’articulation dans l’expérience migratoire entre identité individuelle et détermination collective, culture d’origine et culture d’accueil,   inscription communautaire et inscription nationale. Par ailleurs, abordé comme paradigmatique en tant que signifiant toute sortie hors d’un lieu d’appartenance, l’exil recouvre des catégories aussi diverses que le migrant, le déplacé, le réfugié, le demandeur d’asile, le clandestin, le sans-papier et met en rapport ces figures contemporaines avec celles du passé, les déplacements réels avec leurs représentations.

Multidimensionnel, le phénomène exilique appelle une méthodologie multidisciplinaire et une cohérence épistémologique qui guide et rassemble ses résultats. Interrogeant des champs de recherche analogues à l’échelle européenne et internationale, il doit également susciter un pluralisme méthodologique dans la définition de son objet et rapprocher données empiriques et représentations, analyses et témoignages de l’expérience exilique afin de dégager des conclusions qui pourront être adaptées pour nombre de situations actuelles observées aussi bien sur le plan local que global.

Par sa dimension à la fois fondamentale et appliquée, ce type de recherche est susceptible d’actions et de rétroactions auprès de la société civile, favorisant une compréhension élargie des réalités migratoires. Sa visée épistémologique cherche à reconsidérer l’expérience exilique comme une dimension essentielle dans le devenir des sociétés et non comme un effet secondaire, une simple conséquence due à leur développement. Loin des clichés romantiques, étudier l’exil dans cette nouvelle définition contribue à le restituer en tant qu’horizon et héritage communs à un niveau collectif large, celui de l’ensemble des sociétés contemporaines. Étudier l’exil afin de mieux accueillir l’exilé, accueillir l’exilé afin de mieux comprendre l’exil.

Contenu des sessions : chaque session se compose d’une conférence d’introduction (trente minutes) suivie d’une table ronde incluant six intervenants qui prennent chacun la parole pour dix minutes avant de débattre entre eux et avec le public.

Programme 

Mardi 19  mai : Théâtre Antoine Vitez, Aix-en-Provence

17h30 – Ouverture officielle par Monsieur Yvon Berland, Président d’Aix-Marseille Université, en présence de :

  • Pierre-Yves Gilles, Doyen de la faculté des Arts, Lettres, Langues et Sciences humaines ;
  • Jean-Raymond Fanlo, directeur du Collège doctoral ;
  • Jean-François Chougnet, président du MUCEM ;
  • Stéphane Lojkine, directeur du CIELAM ;
  • Alexis Nuselovici, Université d’Aix-Marseille et Collège d’études mondiales (Fondation Maison des sciences de l’homme).

18H30 – Projection du film “Hope” de Boris Lojkine & débat

20h – Cocktail dinatoire

Mercredi 20 mai : Maison de la recherche, Aix en Provence 

(Bâtiment T1 Multimédia, Salle de colloque 2)

8h30 – Acceuil

9h – ETUDIER L’EXIL 

Présidente de session : Alexandra Galitzine-Loumpet (NLE- CEM )
Conférence d’ouverture :   Alexis NUSELOVICI  (Université d’Aix-Marseille, Collège d’études mondiales)
Interventions de  :          
  • Nancy GREEN (EHESS)
  • Martine HOVANESSIAN (Université de Paris 7)
  • Cyril VETTORATO (Ecole normale supérieure, Lyon)
  • Erika LEE  (University of Minnesota)
  • Kristina SCHULZ (Université de Berne)
  • Robert YOUNG (New York University)

De l’économie à l’histoire, nombre de disciplines en sciences humaines et sociales se sont penchées sur les mouvements migratoires. Si la spécificité des études exiliques serait d’articuler ses analyses entre le niveau individuel et le niveau collectif, il s’agira d’interroger les rapports qu’entretient le champ avec des domaines voisins tels que, entre autres, migration studiesdiaspora studiestransnational studiespost-colonial studies, et d’approcher ce qui le distingue des exile studies anglophones ou de l’Exilforschung germanophone.

 12h30-   Slam Tamèr  /  Déjeuner 

14H30- STATUTS DE L’EXIL

Président de session : Stéphane Lojkine (AMU) 

Conférence d’ouverture :  Catherine WIHTOL de WENDEN (CNRS) 

Interventions de : 
  • Mehdi  ALIOUA (Université internationale de Rabat)
  • Marc BERNARDOT  (Université du Havre/Migrinter)
  • Heidrun FRIESE (Goethe Universität)
  • Chowra MAKAREMI (EHESS)
  • Claire RODIER (GISTI)
  • Christiane VOLLAIRE (philosophe)

Le migrant ou le réfugié bénéficient de statuts reconnus, légalement fondés et gérés, attestés par les institutions internationales qui intègrent ces termes dans leur désignation : Haut Commissariat aux Réfugiés ou Organisation Internationale pour les Migrations. Il semble toutefois qu’il faille repenser les terminologies et concevoir un statut pour la situation exilique qui est la seule à rendre compte d’une palette élargie de de situations de crise : décès et disparition lors des parcours migratoires ; résidence de longue durée, voire sur plusieurs générations, dans les camps de détention et dans les lieux de clandestinité ;  rejet des demandes de régularisation et expulsion. Un droit d’exil pour compléter le droit d’asile ?

18h30- Projection Evaporating Borders (2014) de Iva Radivojevic

Débat coordonné par A. Galitzine-Loumpet & A. Nuselovici avec Chowra Makaremi (IRIS) et Evelyne Toussaint (AMU)

Jeudi 21 mai : Maison de la recherche, Aix en Provence 

(Bâtiment T1 Multimédia, Salle de colloque 2)

9h- LE SUJET EXILIQUE

Présidente de session : Norah Dei Cas-Giraldi (Université de Lille-3)

Conférence d’ouverture :  Nimrod BENA DJANGRAND dit Nimrod (Ecrivain) 

Interventions de : 
  • Augustin GIOVANONNI (Agrégé de Littérature, Lycée Saint Exupery)
  • Olivier DOUVILLE (Université de Paris 7 et revue Psychologie clinique)
  • Frieda EKOTTO (Michigan University )
  • Anouche KUNTH (CNRS/ Migrinter)
  • Crystel PINCONNAT (Université d’Aix-Marseille)
  • Anna PROTO PISANI  (Université d’Aix-Marseille)

Dante banni de Florence, Victor Hugo sur son rocher de Guernesey, l’artiste ayant fui l’Allemagne nazie ou le dissident la Russie soviétique, le militant syndicaliste une dictature sud-américaine et, de nos jours, l’ouvrière mexicaine à Los Angeles, le réfugié syrien à Bruxelles, le demandeur d’asile africain à Rome, le clandestin kurde de Calais. Les causes sont diverses et les circonstances différentes mais ils partagent tous une même expérience, celle de l’exil. Quelle est la subjectivité qui en découle et comment en dégager les aspects définitoires ? Ceux-ci sont-ils transmissibles et peuvent-ils constituer un héritage, une subjectivité post-exilique (pour le descendant de Juif polonais ou d’Arménien de Turquie, pour l’enfant de travailleur venu d’Algérie…) ? Répondre permettrait de mieux appréhender les phénomènes migratoires contemporains car, au-delà des circonstances sociales ou naturelles, tout migrant est d’abord un exilé.

12h30- Le scopitone, une culture de l’exil (avec Johanne Larrouzé, La Machine Pneumatique, Marseille) / Déjeuner

14h30 – ESPACES EXILIQUES

Présidente de session : Ada Savin (Université de Versailles-Saint Quentin)

Conférence d’ouverture : Marianne HIRSCH (Columbia University)

Interventions de  :          
  • Virginie BABY-COLLIN  (Université d’Aix-Marseille)
  • Dana DIMINESCU  (FMSH)
  • Constance DE GOURCY   (Université d’Aix-Marseille)
  • Sylvie KANDE (New York University)
  • Catherine MAZAURIC (Université d’Aix-Marseille)
  • Eugenia VILELA (Universidade do Porto)

L’expérience exilique n’illustre pas le parcours d’un territoire à un autre mais l’invention de nouvelles territorialités qui viennent doubler les spatialités existantes de même qu’elle propose des temporalités singulières et des régimes d’historicité qui lui sont propres.  L’exilé est à la fois, et non pas successivement, émigrant et immigrant ; il ne cesse de l’être, revendiquant et impliquant deux territorialités pour en dessiner une troisième ou d’autres encore. En outre, les mouvements exiliques de masse contemporains ont entraîné la création d’une hétérotopie pathogénique et génératrice de crises sociales sous la forme du réseau de centres de rétention, camps, bidonvilles et autres jungles. Il faut enfin considérer les espaces fantômes, lieux de clandestinité ou lieux de disparition, tout comme l’espace de l’internet, nouveau site d’expression et de revendication des exilés.

18h30 – La marionnette : un art exilique. Conférence & Représentation théâtrale (Amphithéâtre Guyon)

Conférence  introductive d’Eloi RECOING (directeur de l’Institut international de la marionnette et de l’école nationale des arts de la marionnette de Charleville-Mézières),

suivie d’une présentation de la collection des marionnettes du MUCEM par Vincent Giovanoni,

de la représentation de Actes sans parole 1 de Samuel Beckett, par le Clastic Théâtre  (dir. François Lazaro)

 et d’un débat avec François LAZARO et Eloi RECOING.

Vendredi 22 mai : MUCEM (Auditorium)

8h30 – Accueil

9h - DISPOSITIFS DE REPRÉSENTATION

Présidente de session : Crystel Pinçonnat (Université Aix-Marseille)

Conférence d’ouverture : Jacques HAINARD (Ethnologue, conservateur) 

Interventions de  :          
  •  CLAIRE FONTAINE (artistes)
  • Marie DARRIEUSSECQ (écrivain)
  • Alexandra GALITZINE-LOUMPET (NLE-CEM)
  • Isabelle MARQUETTE  &  Lucile GRUNTZ (MUCEM)
  • Elena MONTANARI (MeLa* Project / European Museums in an age of Migrations)
  • Louisa ZANOUN (Association Génériques)

L’expérience exilique, comme tout phénomène humain, n’existe et ne prend sens que médiatisée par un ensemble de codes affectifs et culturels. Sa spécificité, toutefois, tient au fait que la figuration de l’exil convoque d’emblée une multiplicité de systèmes référentiels, au minimum une dualité entre le lieu de départ et le lieu d’arrivé, l’individuel et le collectif, le communautaire et le national, l’exilé et ses descendants. En outre, ces cadres d’expression jouissent rarement du même statut, soit que le sujet exilé, par nécessité ou par stratégie, privilégie l’un au détriment des autres, soit que, entre sociétés d’origine et d’accueil, le partage des pouvoirs, politiques ou symboliques, matériels ou idéologiques introduise de nouvelles distinctions. Il importe donc d’analyser comment diverses pratiques (littérature, arts plastiques, cinéma, théâtre, musique, muséographie) restituent l’expérience exilique en en analysant l’ensemble des modes de figuration et d’exposition.

12h30 – Déjeuner (MUCEM)

13h30 – POLITIQUES DE L’EXIL

Président de session : Alexis Nuselovici (Université Aix-Marseille)

Conférence d’ouverture : Michel WIEVIORKA (Fondation maison des sciences de l’homme)

Interventions de  :          
  • Karen AKOKA (Université de Paris-Ouest Nanterre)
  • Samia CHABANI (Directrice association Ancrages)
  • Jean-François DUBOST (Amnesty International France),
  • Hélène HATZFELD (Directrice du GIS IPAPIC, Ministère de la Culture)
  • El Mouhoub MOUHOUD (Université de Paris-Dauphine)
  • Laurent MUSCHEL (Direction de la migration et de l’asile, Direction générale des affaires intérieures, Commission européenne)

La valeur heuristique du concept d’exil tient au fait qu’il déborde celui de migration par la prise en compte de temporalités et d’appartenances multiples.  Or, dans l’ensemble des discours sociologiques et médiatiques portant sur la migration, s’il est reconnu un point de départ et un point d’arrivée pour retracer ses parcours, l’accent est généralement mis sur l’un des deux pôles, les modèles politiques reproduisant une telle polarité dans la mesure où l’intégration républicaine privilégie l’identité d’arrivée, le multiculturalisme communautariste l’identité de départ. À l’opposé, l’expérience exilique  conjoint les deux, suscitant et étayant une dynamique de multi-appartenance ou de métissage dont les logiques citoyennes des Etats-nations ne parviennent pas toujours à intégrer la complexité. Est-il possible de dégager de nouveaux modèles politiques à partir de cette expérience ? Est-il possible de projeter ce que serait une politique de l’exil inspirant les politiques migratoires ?

17h – Fin des débats

18h – Theâtre : Tunisia  (MUCEM) (inscription souhaitée)

19h – Cocktail dinatoire

Samedi 23 mai  – MUCEM (salles du fort St Jean)

9h30- ATELIER D’ECRITURE 

Coordination : Sara Greaves (AMU) & Jean-Luc di Stefano (IDEC AP-HM) Association  ”Ecrits et voix”

Sous la responsabilité d’animateurs, un groupe de volontaires se livre à des exercices d’écriture sous diverses formes sur le thème de l’exil à partir de leur expérience ou de leur imaginaire. Les participants, adultes, proviennent d’origines extrêmement diverses. Les textes créés feront l’objet d’une diffusion ultérieure par voie de publication imprimée ou électronique.

14h – FACE AUX ACTEURS  

Coordination : Béatrice Gonzales-Vangell (AMU) & Marie Lelardoux (Cie Emile Saar) en collaboration avec  le réseau Approches Cultures & Territoires, Marseille 

Des responsables d’associations et de groupes communautaires œuvrant sur le terrain pour aider les exilés, quel que soit leur statut, sur le territoire français et notamment en région PACA auront assisté aux sessions du colloque et viendront débattre de l’utilité ou de la valeur des analyses qui auront été proposées par les divers intervenants en présence des responsables du colloque et des participants le souhaitant . Avec la participation l’ARAM (Association pour la Recherche et l’Archivage de la Mémoire Arménienne)

16h45 – Clôture du colloque avec la visite commentée de l’exposition ” 100 portraits d’exil, la quête de l’identité arménienne” au Musée d’histoire de Marseilleen présence de Christian ARTIN de l’ARAM  (inscription conseillée, places limitées)

Sessions et événements du colloque feront l’objet d’une captation et d’une mise en ligne d’ici à fin 2015 dans le cadre d’un partenariat avec le programme ESCoM-AAR (Archives audiovisuelles de la recherche, en open access).

 

 

Type d'événement :
Manifestation Cielam