Atelier / rencontre organisé par le séminaire des jeunes chercheur.e.s du CIELAM, « Frontières », en collaboration avec le Collège doctoral franco-allemand, « Cultures de conflit - Conflits de culture » et le laboratoire ÉCHANGES.
PROGRAMME :
- 10 h : communication d'Eva Raynal (doctorante, CIELAM, AMU), (Re)traverser la frontière : les figures du retour dans la littérature de 1945.
Dans l’Europe meurtrie de 1945, l’individu déporté, exilé ou clandestin, est-il ce que Günther Anders désigne comme « l’homme sans monde » ? En effet, l’exilé est un individu dépossédé de sa communauté première – qui ne l’accepte plus – et qui s’immisce dans une nouvelle société qui ne l’accepte pas encore (voire jamais). Davantage qu’un constat social, la notion d’homme sans monde désigne un « état de fait » de « non-fixation ». Il est l’homme moderne pluriel, à la fois partout et nulle part.
Il s’agit ici de présenter les diverses figures du retour – le déporté, l’exilé, le clandestin – issues du bilan humain de la Seconde Guerre mondiale, et d’analyser leur tentative – ou leur refus – de revenir à la vie civile, à une normalité relative. Quelles sont les frontières, physiques ou symboliques, traversées par ces rescapés ? Quels sont les enjeux de ce retour, et par quels processus passent les survivants ? Outre les dimensions comparatiste et interdisciplinaire, le corpus choisi tentera d’être représentatif des parcours traversés et de la dimension internationale du conflit.
- 11 h : communication de Louis Nana (doctorant, Université de Tübingen), Temps de l’ombre et subversion des frontières dans La Saison de l'ombre de Léonora Miano.
- 13 h 30 : communication de Carina Stickel (doctorante, Université de Tübingen), "Et je m’en fous des règles". La transgression des frontières dans Verre Cassé d'Alain Mabanckou.
- 14 h 15 : communication de Nicola Brarda (doctorant, Université Paris-Sorbonne), Raconter les frontières urbaines ? Expériences du passage et de la transgression dans la littérature de la migration italienne.
Notre proposition cherchera à définir et identifier des occurrences de « frontières urbaines » – ou « situations de frontière », pour emprunter la terminologie de Michel Agier – à l’intérieur de textes littéraires appartenant au corpus de la littérature migrante italienne, pour voir les stratégies narratives à l’œuvre dans la représentation de ces expériences.
Sans vouloir épuiser les multiples facettes de la notion, on se concentrera prioritairement ici sur les formes de transgression et de franchissement des frontières telles qu’elles apparaissent dans trois textes : fanculopensiero(Maksim Cristan), Com’è se giù vuol dire k.o. ? (Jadelyn Mabiala Gangbo) et Follow me (Yousef Wakkas).