Les actes du colloque sont publiés sur fabula.
Ce n’est pas vraiment une nouvelle : l’enseignement de la littérature à un vaste public ne va plus de soi. Depuis quelque temps, cependant, il semble que les signes se fassent plus précis, plus insistants : baisse générale des effectifs d’étudiants en lettres, réforme des concours, professionnalisation des formations universitaires, etc.
Dans ces conditions, le désintérêt des politiques et des gens de pouvoir pour nos disciplines ne peut que s’accentuer. Il n’est plus tout à fait absurde, on le sent bien, d’imaginer que dans l’université rénovée d’après-demain les effectifs des départements de littérature française et comparée (et de langue française aussi bien) connaissent une réduction accélérée, comme ont fait, avant eux, les effectifs des départements de lettres classiques.
Nous souhaitons, bien entendu, qu’il n’en soit pas ainsi, et que la littérature continue d’être enseignée à des étudiants nombreux. Mais pourquoi ? Il est légitime que l’on nous demande nos raisons. Or, celles-ci sont diverses. Elles sont parfois convenues. Il n’est pas sûr qu’elles paraissent toujours claires et convaincantes aux étudiants, à leurs parents, à leurs employeurs potentiels, et plus généralement à nos contemporains.
Ce colloque qui s’est tenu à Aix-en Provence au mois de mars 2011 a eu pour objet de procéder à un inventaire critique des argumentaires. Et il s’est appliqué à le faire en regardant aussi au-delà des frontières de la France, en sollicitant des témoignages et des réflexions venues de toute l’Europe, de l’Amérique du Nord et, plus loin encore, du Japon.
Claude Pérez et Jean-Raymond Fanlo : Présentation
Claude Pérez : Etat de siège ?
Franc Schuerewegen : Du mépris de la rigueur philologique comme dispositif pédagogique (Barthes).
Jean-Raymond Fanlo : Pourquoi la littérature à l’Université ? Discussion, arguments, propositions.
Vincent Vivès : Crise de vers : considérations intempestives.
Stéphane Lojkine : L’espace contre le temps de la littérature. Fahrenheit 451.
Bruno Viard : Restaurer la transitivité de la littérature.
Vincent Kaufmann : Du livre au bouquin.
Michel Pierssens : La littérature hors concours.
Thomas Pavel : Études générales et spécialisation.
Anikó Ádám : Lectures syncrétiques et/ou synthétiques : approches de la littérature française.
Sylvie Mathé : Caritas. la littérature comme guide de vie selon Roland Barthes.
Françoise Guichard : Enseigner la littérature, mission impossible ?
Claudia Manenti-Ronzeaud : La Littérature en classes préparatoires scientifiques : un exercice de pensée, plus qu’une fin en soi.
Stéphane Audeguy, Christian Garcin, Gilles Ortlieb et Jean Rolin : « Le statut très incertain du plaisir » : quatre écrivains et l’enseignement de la littérature.
Kazuhiro Matsuzawa : Pourquoi et comment interpréter l’œuvre littéraire ? : l’exemple de l’avant-dernier chapitre de L’Education sentimentale.
Shigemi Shinya : La Littérature et les matières de ses supports. Le paratexte du web.
Pierre Schoentjes : Quel universalisme aujourd'hui pour l'enseignement de la littérature française ?