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Le congrès se tiendra à l’université d’Aix-Marseille, campus Schuman, Pôle multimédia, du mercredi 15 au samedi 18 décembre 2021. Les langues du colloque sont le français et l'anglais.
Conférenciers invités
Danielle Cohen-Lévinas (Paris-Sorbonne), Charles Ramond (Paris 8), Avital Ronell (NYU), Francesco Vittale (U. de Salerne), Naomi Waltham-Smith (U. de Warwick)
Comité d'organisation
Absa d'Agaro (gestion du colloque), Francesca Manzari et Stéphane Lojkine (responsables scientifiques)
Calendrier
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Envoyer les propositions de communications et de sessions à Francesca Manzari et à Stéphane Lojkine
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Date limite pour l’envoi des propositions : 30 septembre 2021
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Validation des propositions : 31 octobre 2021
Appel à communication
La parution aux Éditions Galilée en 2008 du séminaire La Bête et le souverain a permis de porter à l’attention de la communauté des spécialistes de Jacques Derrida la célèbre séance du 20 mars 2002, dans laquelle le philosophe propose une lecture serrée des thèses développées par Agamben dans Homo sacer (1995) au sujet d’un avènement contemporain de la biopolitique. Il en va d’un certain héritage de Michel Foucault, et des travaux développés à partir de 1977 dans son cours au collège de France. Le dialogue biaisé et différé qui s’instaure entre Derrida et Agamben propose une critique de cet héritage : là où Foucault décrivait une transformation progressive des techniques de gouvernement depuis le XVIIIe siècle, Agamben établit une rupture contemporaine, marquée par les camps et l’expérience totalitaire. Derrida diffère d’Agamben dans la lecture de la Politique d’Aristote : la distinction établie entre bios, la vie dans la cité, et zoè, la vie nue, n’existerait pas en tant que telle, à la lettre, dans le texte original d’Aristote. Dès lors, l’indifférenciation contemporaine des deux notions ne constituerait nullement un événement, un seuil épistémologique à partir duquel penser une mutation contemporaine du politique. Si le bio-pouvoir connaît un développement et des transformations inouïes aujourd’hui, ce bio-pouvoir, pour Derrida, aura toujours déjà été là.
Derrida propose une lecture-écriture d’Agamben lisant Foucault. La machine textuelle du séminaire est ici complexifiée par ce double mouvement de lecture-commentaire qui nous fait lire Foucault avec les interprétations que son œuvre aura permises. D’une part la réflexion sur la biopolitique comme marque distinctive de l’exercice et des systèmes politiques contemporains ne fait jamais, chez Foucault, référence à Heidegger, d’où elle provient pourtant. D’autre part et surtout, l’annonce apocalyptique de l’avènement du biopolitique n’est pas partagée par Derrida, comme si elle faisait pendant à l’évangile de la fin de l’histoire par Fukuyama, qu’il avait dénoncé à juste titre dans Spectres de Marx.
Vingt ans plus tard, alors qu’une pandémie frappe aujourd’hui mondialement les corps, que l’urgence climatique menace la survie des espèces, que les frontières s’ouvrent et se ferment au gré de conjonctures de plus en plus fluctuantes, le moment est venu de rouvrir le débat biopolitique :
- Comment faut-il comprendre la biopolitique selon Foucault ? Cette nouvelle construction du politique est-elle susceptible de déconstruction ? Peut-on dire qu’elle touche à un désaccord peut-être insurmontable entre les deux philosophes ?
- Il s’agira de travailler à la comparaison entre Derrida et Agamben. Au-delà de l’opposition frontale qui se manifeste dans La Bête et le souverain, il n’en reste pas moins qu’ils sont les deux principaux héritiers de la pensée de Heidegger dans la philosophie continentale.
- Comment Derrida travaille-t-il le bios de la vie, du bio-logique au bio-graphique dans La Vie la mort (1975) jusqu’à l’époque du séminaire sur La peine de mort (1999) ?
- Un autre axe de réflexion sera celui de la vie et du politique, à partir des enjeux millénaires du sacrifice, de l’hospitalité, du pardon. Comment comprendre ce geste d’apparente retenue, face aux bouleversements politiques de la mondialisation ?
- Une attention particulière sera portée à la place de la littérature dans l’écriture de Derrida, qui convoque La Fontaine et Rousseau, puis Defoe dans La Bête et le souverain, Baudelaire dans Donner la mort, Shakespeare dans Spectres de Marx et La Peine de mort, Ponge dans Signéponge, Joyce dans Ulysse gramophone, etc. ?
- Depuis vingt ans, la pensée du biopolitique s’est considérablement développée, de nouveaux modèles théoriques sont apparus. Quel rapport avec la déconstruction ?
Envoi des propositions jusqu'au 30 septembre : mode d'emploi
Communications individuelles : dans un document Word, fournir
- un résumé de 350 mots pour une communication de 20 minutes,
- une bio-biblio (pas plus de 200 mots), dans laquelle vous préciserez
- votre université ou institution de rattachement, vos coordonnées (adresse postale où envoyer la revue, courriel, téléphone portable).
Sessions : une session se compose de 3 communications de 20 minutes, suivies chacune d’une discussion de 10 minutes. Dans un document Word, fournir
- présentation générale de la session en 350 mots
- Trois résumés de 300 mots chacun,
- bio-biblio et coordonnées de chacun des participants : téléphone, courriel, adresse postale, université ou institution de rattachement.
Date limite d’envoi des projets: 30 septembre 2021 Envoi des propositions de communication et de session à Francesca Manzari et à Stéphane Lojkine, toute demande d’information pratique à Absa d'Agaro.
NB: On trouvera plus d’information sur le congrès, l’inscription des participants, les conférenciers invités et la revue sur le site du colloque : https://derrida.sciencesconf.org
Call for papers
The Conference will be held in Aix-Marseille University from Wednesday December 15th to Saturday 18th. Lectures and papers may be spoken in French or in English.
Keynote speakers
Danielle Cohen-Lévinas (Paris-Sorbonne), Charles Ramond (Paris 8), Avital Ronell (NYU), Francesco Vittale (U. di Salerno), Naomi Waltham-Mith (U. of Warwick)
Organizing Committee
Francesca Manzari and Stéphane Lojkine (Scientific Committee), Absa d'Agaro (Conference Administrator)
Schedule
- CV and abstracts are to be sent to Francesca Manzari and Stéphane Lojkine before September 30th
- Letters of acceptance will be sent before October 31st
Argument
When the seminar The Beast and the Sovereign (La bête et le souverain, Galilée) came out in 2008, it drew the attention of the community of Derrida specialists to the famous seance of 20 March 2002, in which the philosopher looked closely into the theses propounded by Giorgio Agamben in Homo Sacer (1995), on the recent advent of biopolitics. This is related to a certain heritage of Michel Foucault, and the themes developed since 1977 in his lectures at the Collège de France. The indirect, postponed dialogue this inaugurates between Derrida and Agamben offers a criticism of this inheritance: whereas Foucault described a gradual transformation of the techniques of government since the 18th century, Agamben notes a recent rupture, signalled by the camps and the experience of totalitarianism. Derrida disagrees with Agamben on the reading of Aristotle’s Politics: the distinction between bios, or life in the city, and zoe, or naked life, says Derrida, does not exist as such, literally, in Aristotle’s original text. Hence, the present undifferentiation of the two notions would not at all be an event, or an epistemological threshold from which to think a modern mutation of the political. If bio-power is undergoing unheard-of developments and transformations today, this bio-power, for Derrida, will always already have been there.
Derrida proposes to read-write Agamben reading Foucault. The textual machine of the seminar is here complexified by this double reading-commentary movement that makes us read Foucault in the light of the interpretations his own works have enabled. On the one hand, Foucault’s reflection on biopolitics as a distinctive mark of contemporary political exercise and systems never alludes to Heidegger, from whose work it nevertheless derives. On the other hand, and most importantly, Derrida does not validate the apocalyptical announcement of the biopolitical, as if coterminous with Fukuyama’s Gospel of the end of history, which he had denounced in Specters of Marx.
Twenty years later, as a pandemic strikes the bodies worldwide, as the climatic emergency threatens the survival of species, as borders open up and close down according to more and more fluctuating contingencies, the time has come to reopen the debate of biopolitics.
- How should we understand Foucault’s biopolitics? Can this new construction of the political be deconstructed? Can it be said to result in a perhaps insurmountable disagreement between the two philosophers?
- The point is to work on the comparison between Derrida and Agamben. Notwithstanding the frontal opposition that manifests itself in The Beast and the Sovereign, Derrida and Agamben are nevertheless the two main intellectual heirs of Heidegger’s thought in continental philosophy.
- How does Derrida work on the bios of life, from the bio-logical to the bio-graphical, in La vie la mort (1975) until the time of the seminar on The Death Penalty (1999)?
- Another angle of reflection will be the question of life and the political, from the age-old stakes of sacrifice, hospitality, and forgiveness. How should we understand this apparent reserve respecting the political upheavals of globalization?
- Particular attention will be paid to the place of literature in Derrida’s writing, convoking La Fontaine and Rousseau in The Beast and the Sovereign, Baudelaire in The Gift of Death, Shakespeare in Specters of Marx and The Death Penalty, Ponge in Signéponge, Joyce in Ulysses gramophone, etc.?
- In twenty years’ time, thinking on the biopolitical has undergone considerable developments, and new theoretical models have appeared. What has it got to do with deconstruction?
How to prepare and send your proposal
Individual Participants: in one file provide a title, a 350 word abstract for a 20 minute paper, and a personal bio (no more than 200 words. Don't forget to mention your university affiliation and contact details (email address, and mobile or contact phone number).
Panel Proposals: Panels will consist of 3 papers of 20 minutes delivery and 10 minutes discussion time each. Panel organizers should submit a file containing an overall panel presentation of 350 words, 3 individual abstracts and 3 personal bios, with contact details of each member: phone, email, affiliation.
Send your proposal to Francesca Manzari and to Stéphane Lojkine
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