Camille Brun soutiendra sa thèse de doctorat en langue et littératures françaises le 28 novembre 2023 à 14 h 00
La soutenance est publique.
Titre des travaux :
Des liaisons dangereuses entre romans et préfaces : dépendance et autonomie (1801-1870)
Membres du jury :
Christine MARCANDIER, Aix Marseille Université, directrice de thèse
Andrea DEL LUNGO, Sorbonne Paris, rapporteur
Jean-Christophe CAVALLIN, Aix Marseille Université, examinateur
Matthieu LETOURNEUX, université Paris Nanterre, examinateur
Marie-Eve THERENTY, université Paul Valéry Montpellier 3, rapporteur
Adeline WRONA, Sorbonne Paris, examinateur
Résumé :
Cette étude est consacrée aux « liaisons dangereuses » entre préface et roman, dans un empan large, de 1801 (préface d’Atala) aux années 1870. Marqué par l’essor du genre romanesque, au plus bas des hiérarchies classiques donc longtemps indéfini, le XIXe siècle voit également fleurir quantité de préfaces qui entretiennent, avec le roman qu’elles précèdent, un lien complexe, qu’il soit ténu ou distant, intertextuel ou disjonctif. Ce lieu, qu’il soit vide ou comblé, permet d’interroger plus largement la théorie romanesque dans son ensemble, mais aussi les rapports que l’auteur entretient avec l’œuvre introduite par ce texte liminaire, le genre romanesque en général (des filiations, des intertextualités, des ruptures) ou encore les liens entre l’auteur et le lecteur. Premier pas vers le roman auquel elle doit logiquement conduire, la préface n’en reste pas moins, au XIXe siècle, un espace littéraire qui manque, à l’instar du genre romanesque, de règles préétablies et qui va donc, au fil des expérimentations, se construire, autant qu’il construit le roman. Ces questions narratologiques (théorie, réception, horizon d’attente, intertextualité etc.) sont au cœur d’une étude qui prend appui sur une analyse diachronique et typologique pour mettre en lumière un paradoxe constitutif : alors même que le genre romanesque cherche à acquérir son autonomie et à devenir le genre par excellence d’un siècle de la totalité, il crée paradoxalement un lien de dépendance avec le texte qui l’introduit, se définissant à la fois par lui et par rapport à lui.
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