Anne Carrols soutiendra le mardi 16 décembre à 14h en Salle des Professeurs sa thèse sur
De l’ode à la pastorale : formes de la célébration politique en France, 1549-1572
devant un jury composé de
- Emmanuel Buron (Rennes)
- Nathalie Dauvois (Paris III)
- Jean-Raymond Fanlo (directeur de thèse)
- Daniel Martin
- Jean Vignes (Paris-Diderot)
La poésie de célébration politique de la Pléiade est lue ici dans son rapport avec l’épopée, dont la Deffense formule le projet (1549), et dont la Franciade marque une réalisation incomplète (1572). Les pièces de célébration se relient à ce projet de nouvelle Enéide, qui les extrait des fastes éphémères de la fête dont elles se font l’écho : chaque poème est à la fois dans l’actualité de la circonstance et la virtualité du grand œuvre où il doit s’accomplir. Celui-ci, envisagé comme un récit de fondation légitimant l’espoir d’un Empire immortel, se veut à la fois une mise en forme de l’Histoire, une image idéale du souverain et une construction poétique intégrant la culture antique au génie français. Les poètes de la génération Henri II célèbrent les Grands comme les héros de l’épopée en gestation et explorent les formes que pourra prendre cette célébration de la monarchie valoise. Le furor prophétique devient l’énonciation privilégiée du lyrisme politique. Pourtant, à la fin des années 1550, la formule n’engendre plus que sa propre répétition désenchantée, ou bien les poètes s’en détournent en signalant ironiquement sa vacuité. Dans la décennie suivante, lorsque le conflit armé rend l’Histoire incertaine, les poèmes de célébration habillent les Grands en bergers. La pastorale s’apparentait d’abord à une variation susceptible de revivifier le projet initial. Elle devient une alternative au modèle héroïque obsolète, en liaison avec des valeurs politiques et poétiques de séduction, d’aménité, de raffinement maniériste en accord avec la nature.
Mots-clés : Renaissance. Pléiade. Lyrisme. Eloge. Fête. Epopée. Pastorale. Impérialisme. Décors. Mythe.