M. Florian Dimeck présente ses travaux en soutenance le :
10 décembre à 14h
en vue de l'obtention du diplôme : Doctorat en Langue et littératures françaises
La soutenance est publique.
Titre des travaux : Dits, poésies, jeux de Pierre Gringore : une œuvre plurielle
Sous la direction de Mme Michèle Gally.
Devant un jury composé de :
- Madame Michèle GALLY, Pr. ém., Aix Marseille Université
- Madame Valérie NAUDET, Pr., Aix Marseille Université
- Madame Estelle DOUDET, Pr., Université de Lausanne
- Madame Véronique DOMINGUEZ-GUILLAUME, Pr., Université de Picardie Jules Verne
- Monsieur Jean-Charles MONFERRAN, Pr., Université Paris Sorbonne
- Monsieur Jelle KOOPMANS, Pr., Université d'Amsterdam
- Monsieur Guillaume BERTHON, Pr., Université de Toulon
Résumé de la thèse :
Pierre Gringore est connu essentiellement pour être un homme de spectacle parisien, en tant que personnage de fiction dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, et que créateur et acteur du Jeu du Prince des Sots et Mere Sotte en 1512. Mais, avant cette pièce, il avait déjà publié plusieurs textes, et œuvré pour la reconnaissance du statut d’auteur. Notre étude se propose de mettre en évidence la pluralité de l’œuvre de Pierre Gringore qui, entre longs poèmes moralisateurs, brefs libelles polémiques et textes dramatiques, permet de questionner l’idée de frontières historiques et génériques. En effet, elle est une preuve que le passage du Moyen Âge à la Renaissance n’est pas fait de ruptures mais de continuités, selon des évolutions progressives. En outre, compté parmi les Grands Rhétoriqueurs, Gringore n’est pas le plus représentatif de ces poètes. Il a su se créer un espace littéraire personnel cohérent au gré de ses publications, toutes fondées sur sa maîtrise de l’art dramatique et sur la défense de la raison. Dans ce cadre-là, le nom « Mère Sotte » qu’il se donne a un intérêt fondamental. D’abord utilisé au théâtre avant que Gringore ne le reprenne dans ses livres, il fait le lien entre jeu, folie et raison. Mère Sotte lui permet d’insister sur l’importance d’éviter tout comportement excessif, plus globalement d’observer une parfaite modération, aussi bien en pensées qu’en actes, et de façon vraiment pragmatique de faire preuve de bon sens. Le paradoxe de la folie mise au service de la défense du jugement juste et lucide n’est pas le seul que nous trouvons dans les poèmes de Gringore. La plupart d’entre eux relèvent même d’une argumentation qui doit directement toucher la raison des lecteurs, mais sans leur laisser l’opportunité de raisonner. Auteur éclectique, Pierre Gringore, malgré la diversité de sa production et les changements qu’il a su impulser au mode de composition et d’édition de ses œuvres, est toujours resté fidèle à sa devise : « Tout par raison / Raison par tout / Par tout raison ».
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