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Louis Calaferte

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Date de l'événement :
Lieu :
salle : Espace Fernand Pouillon Adresse : Aix-Marseille Université Site Saint-Charles 3 Place Victor Hugo 13003 Marseille

Michaël Rizzo soutiendra sa thèse de doctorat en langue et littératures françaises le 15 novembre 2022 à 14h.

La soutenance est publique.

Titre des travaux :

Théâtre baroque et théâtre intimiste de Louis Calaferte : une poétique du "comique de constat"

Membres du jury :

Corinne Flicker, Aix Marseille Université, directrice de thèse

Jean-Louis Besson, université Paris Nanterre, rapporteur

Marta Marchetti, université de Rome la Sapienza, rapporteur

Jean-Marc Quaranta, Aix Marseille Université, examinateur

Guillaume Bridet, université Sorbonne Nouvelle, examinateur
 

Résumé :

Écrivain bien connu pour ses oeuvres narratives provocatrices et subversives comme
Septentrion et La Mécanique des femmes, Louis Calaferte (1928-1994) l’est beaucoup moins
en ce qui concerne son théâtre, qui représente pourtant une part importante de son oeuvre,
d’autant plus qu’il s’agit de ses premières prétentions littéraires, et que ses écrits de jeunesse
sont majoritairement de nature dramaturgique. À la fin de sa vie, il accepte de faire publier sa
somme théâtrale, constituée de vingt-six pièces, dont vingt-trois, écrites entre 1963 et 1989,
font l’objet du corpus de cette thèse. Calaferte les a réparties dans deux ensembles auxquels il
a donné les titres fédérateurs de « théâtre intimiste » et « théâtre baroque ».
Si, à première vue, cette double dénomination semble mettre ces deux veines en
contradiction, il s’agit en fait, selon l’auteur lui-même, de « deux directions en [lui] qui se
joignent à certains points d’intersection » jusqu’à ce qu’« à la fin, les parallèles se confondent ».
De ces deux directions majeures que prend ce théâtre s’est dégagée, au fil de l’écriture, une
notion transversale que Calaferte a appelée le comique de constat. Le dramaturge se définissant
lui-même comme un auteur essentiellement comique dans le domaine théâtral, la revendication
d’une formule assumée à la fois comme nouvelle et personnelle est à interroger.
Ce théâtre est caractérisé par une exploration formelle et générique (qui fut une des
dynamiques de l’écriture calafertienne en général) dans laquelle le comique de constat
s’épanouit en trois tendances essentielles : tout d’abord la mise en scène d’une observation au
scalpel de nos semblables, ensuite l’expression d’un « grain de folie » qui traduit un désir
profond de déflagration et de révolte artistiques, où baroque, poésie et absurde s’interpénètrent,
enfin la présence nécessaire du « tragique dérisoire », qui n’a d’autre objectif que de renforcer
le comique de constat. L’examen quasi clinique d’une humanité pétrie de médiocrité et dominée
par ses pulsions organiques et obsessionnelles conduit à un questionnement existentiel de notre
condition tragique, que la présence d’une folie débridée vient contrecarrer.
Nous nous interrogerons sur la manière dont ce comique de constat renouvelle l’expression
du comique dans un second XXe siècle où les registres sont bouleversés.Écrivain bien connu pour ses oeuvres narratives provocatrices et subversives comme
Septentrion et La Mécanique des femmes, Louis Calaferte (1928-1994) l’est beaucoup moins
en ce qui concerne son théâtre, qui représente pourtant une part importante de son oeuvre,
d’autant plus qu’il s’agit de ses premières prétentions littéraires, et que ses écrits de jeunesse
sont majoritairement de nature dramaturgique. À la fin de sa vie, il accepte de faire publier sa
somme théâtrale, constituée de vingt-six pièces, dont vingt-trois, écrites entre 1963 et 1989,
font l’objet du corpus de cette thèse. Calaferte les a réparties dans deux ensembles auxquels il
a donné les titres fédérateurs de « théâtre intimiste » et « théâtre baroque ».
Si, à première vue, cette double dénomination semble mettre ces deux veines en
contradiction, il s’agit en fait, selon l’auteur lui-même, de « deux directions en [lui] qui se
joignent à certains points d’intersection » jusqu’à ce qu’« à la fin, les parallèles se confondent ».
De ces deux directions majeures que prend ce théâtre s’est dégagée, au fil de l’écriture, une
notion transversale que Calaferte a appelée le comique de constat. Le dramaturge se définissant
lui-même comme un auteur essentiellement comique dans le domaine théâtral, la revendication
d’une formule assumée à la fois comme nouvelle et personnelle est à interroger.
Ce théâtre est caractérisé par une exploration formelle et générique (qui fut une des
dynamiques de l’écriture calafertienne en général) dans laquelle le comique de constat
s’épanouit en trois tendances essentielles : tout d’abord la mise en scène d’une observation au
scalpel de nos semblables, ensuite l’expression d’un « grain de folie » qui traduit un désir
profond de déflagration et de révolte artistiques, où baroque, poésie et absurde s’interpénètrent,
enfin la présence nécessaire du « tragique dérisoire », qui n’a d’autre objectif que de renforcer
le comique de constat. L’examen quasi clinique d’une humanité pétrie de médiocrité et dominée
par ses pulsions organiques et obsessionnelles conduit à un questionnement existentiel de notre
condition tragique, que la présence d’une folie débridée vient contrecarrer.
Nous nous interrogerons sur la manière dont ce comique de constat renouvelle l’expression
du comique dans un second XXe siècle où les registres sont bouleversés.

Type d'événement :
Soutenance

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