Titre de la thèse
Semblant et Simulacre : enjeux épistémologiques, théoriques et cliniques de deux notions clefs dans les pensées de Jacques Lacan et de Gilles Deleuze
Jury
Mme Pascale MACARY-GARIPUY, Professeure des universités, Université Montpellier 3, Rapportrice du jury
M. Pierre PIRET, Professeur étranger, Université Catholique de Louvain (Belgique), Rapporteur du jury et Président
M. Apostolos LAMPROPOULOS, Professeur des universités, Université Bordeaux 3, Membre du jury
M. Stéphane LOJKINE, Professeur des universités, Université d’Aix Marseille, co-Directeur de thèse
M. Jean-Jacques RASSIAL, Professeur des universités, Université d’Aix Marseille, Directeur de thèse
Résumé
En 1968, dans son ouvrage Différence et répétition, Gilles Deleuze nous avertit du règne du simulacre et de la ruine de l'identité. Pourtant, du dit « surmusulman » aux identités de genres en passant par l'affirmation d'identités multiples dans un retour des Troubles Dissociatifs de l'Identité sur les réseaux sociaux, l'identité et ses prétendants semblent aujourd'hui triompher. Deleuze se serait-il trompé ? Le simulacre n'aurait-il pas su contester l'identité en imposant la victoire de la différence en soi ? Qu'en est-il du règne, sur le semblant, du simulacre comme ce qui, depuis les œuvres écrites et dessinées de Pierre Klossowski, apparaît être surcodage, parodie des stéréotypes ou des signes quotidiens, pourrions-nous dire en lisant ses feuillets inédits ? Et si, finalement, pour entendre quelque chose à la prédiction deleuzienne, il nous fallait écouter avec attention le pervers, ce maître des surfaces et des simulacres ?
L’objectif de cette thèse est de proposer un travail comparatif des notions de semblant (dans la théorie lacanienne) et de simulacre (développé par Pierre Klossowski et Gilles Deleuze) à la lumière du contexte historique, artistique, philosophique et psychanalytique dont elles sont les héritières et au sein duquel elles émergent et évoluent comme étant des témoignages vivants d’un discours et d’un savoir sur la vérité – et la nature de celle-ci – afin d’en cerner les enjeux, les perspectives cliniques, théoriques et éthiques. Examiner le travail effectué par Lacan sur le semblant et la vérité à la lumière des considérations deleuziennes induit une réflexion en profondeur de la métapsychologie lacanienne et du rapport entretenu entre la psychanalyse et la métaphysique