PRATIQUE ET THEORIE DE LA CREATION LITTERAIRE ET ARTISTIQUE
Directeur de thèse : Jean-Marc Quaranta
Co-directrice : Sarah Greaves
2022/2023 : 1ère année de thèse
2023/2024 : 2ème année
Résumé du projet de thèse: La tradition des poètes et des poétesses qui se font traducteurs et traductrices de poésie est ancienne et clairement établie, au point que la traduction poétique peut apparaître, au terme du 20e siècle, comme une « seconde profondeur » (Chr. Lombez, 2016). Dans cette perspective, il s’agit d’étudier en quoi la traduction de poèmes devient un champ à part entière de la poésie contemporaine française. De ce champ émerge la figure complexe et versatile du traducteur-poète, tantôt poète de sa propre voix, tantôt traducteur d’une voix poétique étrangère. Mais, dans ce cas aussi, il demeure poète : peut-on traduire de la poésie autrement ? La traduction poétique serait moins comparable à un travail de traduction professionnelle qu’à un travail poétique médiat, dont le poème en langue étrangère est la médiation. Pourtant, ce traducteur-poète est bien assimilable à un professionnel : un professionnel de la recherche, que son cursus et son curriculum ancrent le plus souvent aujourd’hui dans le monde universitaire. Il faut donc étudier comment la traduction poétique est dorénavant une pratique créative qui est précédée, accompagnée et suivie d’une intellectualisation très marquée et d’un très grand effort de théorisation. Au cœur des réflexions se trouvent les formes poétiques que privilégie la traduction contemporaine. Cela revient à poser, encore et toujours, le problème du vers, de sa place et de ses usages dans la poésie contemporaine. C’est sans doute ici qu’une disruption traductologique doit être relevée et pensée. La thèse inclura, à titre de volet pratique, une édition-traduction inédite du recueil Chamber Music de James Joyce, d’après le manuscrit original de 1905.