Résumé de thèse :
La dramaturgie des tragédies humanistes (1550-1580) est longtemps demeurée un mystère. En l’absence de didascalie, en l’absence de témoignage quant à leur mise en scène, ce corpus a pâti d’un a priori coriace : il se serait agi d’une littérature de collège, à la rhétorique pompeuse, mal taillée pour la scène. Or, si ce préjugé a la peau dure, c’est parce que Jean de la Taille, Etienne Jodelle et Robert Garnier produisent des textes dont nous ne reconnaissons pas les règles de composition, pétris que nous sommes par les préceptes aristotéliciens. Et si ces hellénistes érudits avaient une toute autre idée de la tragédie que la nôtre ? En s’inspirant de la Pompe du bouc de 1553, mon enquête se propose d’approcher le corpus comme une tentative de « ressusciter le mystère » des anciennes « orgies » (Baïf). Une dramaturgie du rituel archaïque, systématique et cohérente, prend alors rapidement forme, par la multiplication des scènes de sacrifice, par l’omniprésence des états altérés (transe et ménadisme), par la récurrence des spectres spectaculaires. Le théâtre du XVIe siècle n'a alors jamais semblé aussi moderne, et se dessinent des perspectives de mise en scène à la fois radicales et novatrices.
2022/2023 : 1ère année
2023/2024 : 2ème année