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Axe transversal « Histoire littéraire et cultures de l’espace méditerranéen »

Responsable : Stéphane Baquey

Un espace frontière

L’espace méditerranéen, de l’Europe néo-latine au Proche-Orient, du Maghreb aux Balkans et à la Turquie, est, à une échelle régionale, un laboratoire de la littérature mondiale. Depuis le Moyen Âge, l’expansion et le morcellement des grands empires (byzantin, arabe, ottoman, colonisation occidentale) ont contribué à la constitution d’un espace frontière sans cesse remodelé. L’enjeu d’une histoire littéraire méditerranéenne tient à l’appréhension de cet espace. Elle est une histoire de l’entre-deux.

Un canon littéraire méditerranéen ?

Dans le contexte post colonial, l’espace frontière méditerranéen appelle tout particulièrement à un rééquilibrage des traditions littéraires prises en compte dans la formation des répertoires culturels. Avec l’émergence des littératures nationales, ou en réaction à elles, se pose la question d’une définition nouvelle des canons littéraires et de la diffusion de ce ou de ces canons au-delà de la Méditerranée, dans une littérature mondialisée (poésie des troubadours, Mille et Une Nuits…).

Une histoire en contrepoint

Il serait réducteur d’étudier la littérature de l’espace méditerranéen par la seule représentation d’une polarité entre Orient et Occident. Les transferts culturels constituent un champ d’étude désormais bien balisé : transferts et représentations sont envisagés dans le cadre d’un polysystème culturel mettant en rapport des sources et des temporalités culturelles diverses ; non comme venant de différents ailleurs pour définir une identité et un lieu privilégiés, mais comme instituant parallèlement une pluralité de lieux où sont énoncés les discours littéraires.

À partir de ce réseau de représentations, de transferts et d’énonciations, qui forme la réalité dynamique de la frontière, chaque littérature, dont la littérature française, peut être relue dans une perspective méditerranéenne, à partir de sa relation avec d’autres espaces culturels.

La compréhension d’un tel système d’espaces énonciatifs suppose une pratique comparatiste globale, une étude en contrepoint, prenant en compte non seulement les littératures francophones et romanes, mais aussi les littératures arabes, balkaniques, israélienne, turque …

Coopérations institutionnelles

Le Centre interdisciplinaire d’étude des littératures d’Aix-Marseille est à l’initiative de cette recherche sur les conditions d’une histoire littéraire méditerranéenne et d’un canon transnational à échelle méditerranéenne. Et, parce que le projet déborde les frontières disciplinaires et les aires culturelles, l’équipe s’est associée à des chercheurs d’autres équipes de l’université d’Aix-Marseille (CAER, IREMAM) et à d’autres institutions de recherche (Université Saint-Joseph à Beyrouth, IISMM de l’EHESS, CERCC de l’ENS LSH, CEEM de l’INALCO). Un cycle « Ecritures au-delà de la mer » a été mis en place avec la Bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône. À partir de l’automne 2012, les travaux conjoints des chercheurs du CIELAM, du CAER et de l’IREMAM viendront s’inscrire dans les activités de la structure fédérative LiTTT (Littératures: Transferts culturels, Traduction, Transpositions artistiques, resp. Richard Jacquemond).

Le séminaire « Passages de frontières »

Un premier repérage du champ de recherche a été effectué depuis l’automne 2010 grâce à l’organisation d’un séminaire « Passages de frontières », associant chercheurs locaux, conférenciers invités et écrivains. Quatre domaines principaux de réflexion se sont dégagés :

  • Modèles narratifs, historicités et conflits ;
  • Traditions poétiques et reprises modernes ;
  • Littérature et insularité ;
  • Trajectoires d’acteurs culturels et constructions de géographies culturelles méditerranéennes.

Appel à projet

À venir…

Programmation du séminaire durant les deux années écoulées

2010-2011

24 novembre, Adania Shibli (romancière palestinienne), « Le mouvement des mots, autour de l’écriture palestinienne »

16 novembre, séance collective, « Méthodes pour une histoire littéraire méditerranéenne »

20 janvier, Sébastien Douchet (CIELAM), « Traduction et adaptation des romans occidentaux à Byzance »

3 février, Ziva Ben-Porat (Université de Tel-Aviv), « Politique, histoire et interférences culturelles : la poésie israélienne hébraïque en relation avec la poésie européenne et arabe »

17 février, Richard Jacquemond (IREMAM) et Stéphane Baquey (CIELAM), « Modèles du roman arabe arabophone et francophone »

14 avril, Francesca Manzari (CIELAM) et Inês Oseki-Depré (CIELAM), « L’héritage des troubadours »

5 mai, Jean-Raymond Fanlo (CIELAM), « Cervantès, écrivain méditerranéen ? »

26 mai, Estrella Massip (CAER) et Yannick Gouchan (CAER), « Littératures insulaires, Sardaigne et Baléares »

2011-2012

20 octobre, présentation de la programmation, séance collective

10 novembre, Elias Khoury (romancier libanais), « Le roman et le changement des sociétés arabes, entre rêve et histoire »

24 novembre, Abdelfattah Kilito (Université de Rabat), « Se tromper de langue – sur Abdelkébir Khatibi ».

15 décembre, Sylvie Requemora-Gros (CIELAM), « Marseille, porte de l’Orient »

19 janvier, Nabile Farès (écrivain algérien), « L’homme est une migration »

16 février, Elodie Karaki (CIELAM), Christel Brun-Franc (CIELAM), Dima Samaha (CIELAM-Université Saint-Joseph), « Trajectoires, échanges et revues : éléments pour une histoire littéraire méditerranéenne »

13 mars, Marie Vrinat-Nikolov (INALCO-CEEM), « Le débat caché du postmodernisme en Bulgarie »

12 avril, Elodie Burle-Errecade (CIELAM), Emmanuel Désiles (CIELAM), Michèle Gally (CIELAM), Francesca Manzari (CIELAM), « Modernité des troubadours »

10 mai, Ponç Pons (poète des Baléares), « Poésie et insularité ».

24 mai, Chantal Conocchie-Bourgne (CIELAM) et Jean Subrénat (CIELAM), « Littérature et Croisades »

7 juin, Pierre Larcher (IREMAM), « Victor Hugo, Ernest Fouinet et la poésie arabe archaïque ».

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