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Auteurs / Autrices :
Directeur(s) / Directrice(s) de l'ouvrage :
Laurence Bougault et Judith Wulf
Nbre ou N° pages :
p. 343-360
Editeur :
Presses Universitaires de Rennes
Année :
2010
Revue, Collection, Ouvrage collectif :
Stylistiques ?, coll. Interférences
Type de production :
Article dans les actes d'un colloque
n° ISBN (ou ISSN) :
978-2-7535-1054-8

Décriée la stylistique, maispourquoi au juste ? Les uns, comme Jean-Michel Adam, considèrent que lalinguistique suffit, les autres, plus littéraires, renoncent trop tôt à sedoter d'outils d'analyse pour comprendre les formes de ce que Molinié a décidéd'appeler " stylicité ".

   Le malaise stylistique tient enfait à ses ambitions : être une linguistique du discours en général, d'unepart, être une linguistique du discours littéraire en particulier, d'autrepart. On lui reproche son esprit positiviste, normatif, réduisant l'étude dutexte à une grammaticalisation, ou, au contraire, on déplore son manque derigueur, l'éclectisme ou l'impressionnisme de sa démarche ; elle est encore lavictime de la dualité traditionnelle entre stylistique linguistique etstylistique littéraire ou reste cantonnée dans un rôle ancillaire depréparation aux concours.

   A l'heure où les linguistiquestextuelles, linguistique de discours, linguistiques de corpus fleurissent, ons'étonne que les enseignants-chercheurs qui déploient tant de néologies pour sepositionner dans le champ des sciences du langage fassent preuve d'une sitroublante amnésie terminologique. La stylistique de Bally n'avait pas d'autreobjet que le leur... Mais c'est que le spectre d'une autre stylistique sedresse comme un fantôme bien menaçant : celui de la stylistique des figures,qui parfois se confond avec la rhétorique.

   A y réfléchir de plus près, cettestylistique-là n'a-t-elle pas son rôle à jouer dans le champ de la sémiotique,et dans celui des sciences d'un langage toujours historicisé ? Si ce livrecontribue à donner des éléments de réponse à ces épineuses questions, il aurarempli ses objectifs.