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Auteurs & Autrices :
  • July Joel
Mots-clés :
  • Lagarce Jean-Luc 1957-1995 ― Critique et interprétation
  • Discours rapportés
  • Epanorthose
  • Théâtre contemporain
  • Théâtre verbal
  • Vanité

Résumé :

Le texte théâtral, défini à plusieurs chefs comme un genre littéraire de l'incomplétude, est encore limité par les bornes étroites que la représentation lui autorise. Par souci de réalisme, il ne peut tout de même pas rendre élastiques ses frontières temporelles et spatiales, astreint à respecter la linéarité d'une chronologie raisonnable et la délimitation du plateau scénique. Le hors-scène, qu'il soit antérieur, concomitant (ou ultérieur) à l'argument de la pièce, à la fable, intervient donc pour que le spectateur se le figure dans les évocations que pourraient en faire les personnages à l'occasion de brèches narrativo-descriptives dont justement le théâtre moderne de Jean-Luc Lagarce n'est pas exempt. C'est le plus souvent dans ces cadres restreints qu'apparaît au théâtre le discours rapporté par lequel un personnage reprend, en les résumant ou en les imitant, les dires, longs ou brefs, qui sont donnés comme formulés à un autre moment, par lui-même, ou par un autre personnage identifié, ou encore par des émetteurs moins identifiables. Mais chez Lagarce les usages les plus fréquents du discours rapporté sont d'une autre nature, moins traditionnelle. Il s'agit de reprises de paroles qu'un autre personnage a prononcées peu auparavant et qui appartiennent donc déjà au texte dramatique et à l'espace-temps de la représentation, des paroles que le spectateur-témoin a donc déjà entendues.Au-delà, ce seront d'infinies rétractations et ces solécismes ou épanorthoses sont à inclure dans ce pli de la rectification qui chez Lagarce entrave le texte dramatique comme un parti-pris littéraire.

Type de document : Book section