- Comique
- Koltès
- Théâtre
- Mort
- Grotesque
Résumé :
Violent, l’univers de Koltès a souvent été qualifié de sombre et de funeste. Les relations conflictuelles de ses personnages impliquent en effet le décès de l’un – voire de plusieurs – d’entre eux : point d’acmé du combat qu’ils se livrent, la mort apaise leurs tensions. L’ambivalence préside aux circonstances et aux motifs des meurtres et des suicides qui jalonnent l’œuvre, l’auteur préférant mettre en présence des forces plutôt que des caractères clairement définis. Ce refus de la psychologie traditionnelle influe également sur la tonalité du traitement infligé à la mort, séparée de la vie par une frontière mouvante : à la conscience de la fragilité de l’existence, que rend encore plus patente l’inéluctable dégradation de l’organisme, répond une certaine permanence de l’âme, suggérée par l’apparition de spectres ou par le souvenir de vies antérieures. Qu’il croie ou non à ces manifestations déroutantes, Koltès tient le pathos à distance et n’hésite pas à recourir au comique pour aborder la question de la mort, en marge des convenances occidentales actuelles.