- New York
- Roman français du XXe siècle
- Dos Passos
- Kafka
- Céline
- Morand
- Claude Simon
- Léo Malet
- Georges Simenon
- Robbe-Grillet
Résumé :
Tout au long du XXe siècle, New York n’a cessé d’inspirer peintres, cinéastes, photographes et écrivains. La seule inscription de son nom suffisait à déployer tout un imaginaire. Après Rome, Paris et Berlin, New York a ainsi acquis le statut de mythe littéraire. Par delà les œuvres fondatrices ("Manhattan Transfer" de Dos Passos, "Amerika" de Kafka, "New York" de Morand et "Voyage au bout de la nuit" de Céline), de nombreux romanciers français se sont également emparés de ce mythe, profitant de sa fluidité pour le remodeler, le déformer. C’est l’ensemble de cette production, de 1945 à la fin du siècle, que j’ai analysé dans cet ouvrage. Textes encore très proches de l’essai, récits d’aventures à coloration exotique, genres et figures hérités de la tradition transposés sur cette nouvelle scène, imitations de la paralittérature américaine, exploration de toutes les formes de marginalité urbaine, manipulations d’un matériau poétique avec le Nouveau Roman, la littérature française offrait un vaste éventail de récits. Je les ai étudiés de façon systématique, en m’intéressant aux différentes modalités qui ont permis l’acclimatation de ce mythe foncièrement étranger au roman français. Pour ce faire, j’ai raisonné en termes d’appropriation, d’exploration et d’hybridation. Par delà le simple référent urbain, il fallait également tenir compte du fait que le mythe de New York faisait sien un vaste répertoire, tant littéraire qu’iconographique, enrichi des apports du cinéma, de la bande dessinée et des arts plastiques. New York s’ouvrait ainsi à toutes les formes d’écritures romanesques, à toutes les expériences littéraires. Chaos mythique de la modernité, la métropole a ainsi tenu lieu d’horizon fabuleux du roman français, pendant un demi-siècle.