- Immigration
- Histoire
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- Sociologie
Résumé :
Semblables aux noms qui s’afficheraient sur les diverses boîtes aux lettres d’un immeuble cosmopolite d’une grande ville française, la table des matières de ce numéro d’Amnis consacré à l’histoire des immigrations constitue le reflet d’une communauté imaginaire — à la fois française et internationale — que l’on pourrait considérer comme un modèle. S’y juxtaposent des patronymes aux consonances variées : arabes, arméniennes, espagnoles, françaises, italiennes et polonaises. Employer ici le mot « modèle » est certes ambigu, l’idée doit donc être précisée. Je n’envisage cette notion ni comme une représentation en réduction du prétendu « creuset français », ni comme un échantillonnage érigé sur la base de quelconques quotas. J’utilise la notion de modèle au sens où, loin de jeter les fondations — à partir d’une multitude de perspectives — d’un grand récit national, voire transnational, de l’immigration, ce numéro d’Amnis parvient à rassembler des mémoires, des histoires, ravaudées ensemble et qui — en dépit de leur spécificité — font sens dans leur articulation, comme je tenterai de le montrer. Il peut sembler certes facile de construire un tel objet quand la communauté en question est d’emblée unifiée et se donne pour visée un même objectif : rendre compte de sa recherche sur un objet commun — l’immigration, les immigrations. Rien n’est moins simple pourtant. La modulation que je viens d’opérer en usant du singulier, puis du pluriel n’est en effet nullement rhétorique, elle cherche à rendre compte d’un objet complexe et extraordinairement diversifié tant du point de vue historique, géographique que disciplinaire, dont nous n’aborderons ici que quelques aspects.