Résumé :
L’homme et l’œuvre... Il fut un temps où la critique éclairait et expliquait l’un par l’autre. Temps révolu, certes, pour les études littéraires, et que les modes de la création médiévale auraient de toute façon voué à l’échec. Car au Moyen Âge, l’anonymat de l’auteur et de l’œuvre est un fait massif des arts et de la littérature. De fait, le nom de l’auteur est bien souvent absent des œuvres médiévales : point de signature, encore moins de figure pour incarner l’auctorialité des textes, des tableaux, des compositions musicales ou des édifices… Pour autant, l’anonymat n’est pas un vide, mais plutôt un creux où vient se lover une intention particulière. Il n’est pas une forme absente, mais un effet qui contribue à construire l’identité et la signification des œuvres. On pourrait même dire qu’il n’y a pas un, mais des anonymats, qui dessinent, dans la lecture que l’on peut faire de la création médiévale, autant de lignes de force différentes, et qui remplissent des fonctions variées. C’est cette diversité que reflètent les dix-huit contributions de ce volume dont l’ambition est de faire la démonstration que, loin d’être un simple accident de l’œuvre, l’anonymat est un fait de création qui met en jeu son interprétation. Les études ici réunies, sont le fruit de la réflexion de chercheurs venant d'horizons variés (Italie, Irlande, Belgique, Suisse, Portugal, Espagne, France) et de disciplines différentes (littérature, peinture, architecture, musique). Elles lancent de nombreuses pistes sur un sujet encore peu abordé par la recherche.