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Auteurs & Autrices :
  • July Joël
Mots-clés :
  • Christophe Honoré 1970
  • Alex Beaupain
  • Barbara
  • Chanson
  • Cinéma
  • Chanson de cinéma
  • Générique de film
  • Cinéma d'auteur

Résumé :

Lors de la journée d'étude "Le cinéma nous inachève", j'étais intervenu sur l'écriture cinématographique dans les romans d'Honoré. Or ce pli du cinéaste dans le travail de l'écrivain, je prenais surtout le parti de le chercher dans la bande sonore (dialogale et musicale) de ses ouvrages littéraires. Et justement l'emploi fréquent et substantiel de la chanson créait selon moi une ressemblance entre les productions artistiques quel que soit leur support, le livre comme la pellicule : bien évidemment, la chanson peut se permettre un fonctionnement différent en s'insérant dans un film (particulièrement un film musical sur le modèle des films de Jacques Demy) plutôt qu'en figurant dans un roman où elle reste une simple référence mémorielle, culturelle et générationnelle ; pour autant, sa valeur symbolique m'y semble identique et notamment quand elle servira en quelque sorte à ponctuer l’œuvre littéraire ou cinématographique (Sheila Bang bang, Marie Laforêt Je voudrais tant que tu comprennes, Alex Beaupain J'ai cru entendre, Barbara Ce matin-là, etc.). Ce serait en fait la puissance poétique de la référence chansonnière qu'il faudrait mettre au jour. Quand la réalité amène au pathétique, au pitoyable voire au sordide, la chanson ré-esthétise : il s'agit d'effacer la médiocrité ou la douleur de l'existence en la transformant en son spectacle ; la chanson comme métaphore embellie de l'existence, comme une vie en sur-régime. Et c'est peut-être la signification profonde de l'énigmatique formule qui apparaît dans Le Livre pour enfants : "Le cinéma nous inachève" parce que, lui, donne la version artistique achevée de nos piètres existences, et la chanson de clausule n'a pas la moindre part dans ce processus de bouclage élégant auquel nos vies réelles (nos vies de "prétendants" pour reprendre un mot cher à Honoré) ne parviennent jamais (et tant mieux).

Type de document : Conference papers