- Jacques Derrida
- Michel Foucault
- Soi
- Autobiophagie
- Autobiographie
Résumé :
Dans un entretien avec Jean-Luc Nancy intitulé « Après le sujet qui vient », Derrida affirme : « La singularité du “qui” n’est pas l’individualité d’une chose identique à elle-même, ce n’est pas un atome. Elle se disloque ou se divise en se rassemblant pour répondre à l’autre, dont l’appelle précède en quelque sorte sa propre identification à soi parce qu’à cet appel je ne peux que répondre, avoir déjà répondu, même si je crois y répondre “non” [...] ». Dans le même entretien, Derrida souligne que ce que l’on appelle avec beaucoup de facilité le refus de la subjectivité n’est pas une opération simple qui va de soi, et les philosophes qui semblent la dépasser, Lacan, Althusser, Foucault, Freud, Marx, Nietzsche, sont loin d’y parvenir. Le sujet n’est pas prêt à quitter le lieu du débat. Nonobstant l’impossibilité de définir la présence à soi de celui-ci, force nous est de constater que, identique à lui-même ou fendu, la notion de subjectivité demeure, comme le démontre le titre du cours que Foucault donne au Collège de France en 1981-1982 sous le titre « L’herméneutique du sujet ». Le philosophe définit la problématique de son cours par les mots de « sujet et vérité ». Son séminaire tourne plus précisément autour de l’histoire de la notion de « souci de soi-même » que la philosophie occidentale aurait mise de côté, à partir d’un certain « moment cartésien », pour lui préférer la « fameuse prescription delphique » : « connais-toi toi-même ».