Résumé :
La première partie de cet article est une tentative d’explorer et de définir le versant britannique du mouvement international contemporain qu’est l’écopoésie. Un bref examen de la notion d’écocritique, considérée comme un moment post-déconstructioniste de la théorie et de la critique littéraire, en vient à réaliser que plusieurs de ses arguments sont des reprises de considérations anciennes, dont le modernisme et le postmodernisme s’étaient détournés. À plus d’un titre, le discours de l’écopoésie et de l’écocritique est une résurgence et une reprise de l’idéologie romantique, pour lequel la figure de William Wordsworth revêt une importance particulière. Dans un certain sens, c’est une alternative au postmodernisme, qui trouve des soutiens théoriques chez des penseurs situés en marge du post-structuralisme, continuant ainsi une tradition séculaire d’écrivains qui portèrent un regard critique sur le rationalisme matérialiste occidental. Dans sa seconde partie, cet article examine, par exemple et sans prétendre à l’exhaustivité, les œuvres de quatre écopoètes britanniques contemporains : Les Murray, John Burnside, Kathleen Jamie et Alice Oswald