- Absurde
- Théâtre
- Nouveau théâtre
- Théâtre d'avant-garde
- Années cinquante
- Audiberti
- Beckett
- Ionesco
- Tardi
- Vian
Résumé :
La notion d’absurde est si importante dans certaines pièces qui éclosent en ce milieu du vingtième siècle que Martin Esslin, le premier, a proposé de les regrouper sous l’expression de « Théâtre de l’Absurde ». Le primat que le Nouveau Théâtre accorde à l’incohérence et à l’irrationalité n’est sans doute pas étranger au contexte de crise des valeurs qui caractérise l’immédiat après-guerre. Si cette inscription historique légitime, par son à-propos, la méditation existentielle qui se déploie dans les œuvres d’écrivains tels que Beckett, Ionesco, Adamov, Tardieu, Vian ou encore Audiberti, le thème de l’absurde qu’elles exploitent relève toutefois d’une tradition qui dépasse de loin le cadre des deux décennies durant lesquelles elles ont été conçues. Suscité par le désarroi de l’homme confronté à sa condition de mortel, l’absurde dont ces textes témoignent outrepasse également les frontières du genre dramatique pour constituer la matière d’un questionnement ontologique. Ainsi, à l’orée des années cinquante, les auteurs de théâtre qui nous occupent dans cet ouvrage prolongent et infléchissent la réflexion que des artistes de la scène mais aussi des philosophes ont conduite bien avant eux sur le sens à donner à notre présence au monde. Pour mieux cerner le rapport que le Nouveau Théâtre entretient avec la notion d’absurde, nous commencerons par interroger le bien-fondé mais aussi les limites de l’expression « Théâtre de l’absurde », avant d’étudier plus précisément comment les dramaturges que l’on désigne par ce trait commun ont bouleversé, grâce au prisme de leur regard aussi fantaisiste que désenchanté, notre approche du personnage, du langage et de l’intrigue.