Résumé :
Le comparatisme se doit de définir avec précision son aire d’intersection avec les études culturelles. Si l’on observe la question d’un point de vue méthodologique, les études culturelles semblent en mesure de permettre un élargissement du champ de recherches comparatiste. Grâce à elles, ce dernier peut s’ouvrir davantage à des domaines autres que strictement littéraires ou artistiques, mais dans le but d’éclairer ces domaines, qui sont ses objets d’étude. Le propre du comparatisme est en outre la compréhension du monde à travers la littérature, et les études culturelles, qui permettent aussi une anthropologie en mettant au jour des invariants humains, peuvent le servir dans cette voie. Nous nous proposons donc deux axes de réflexion dans ce volume : - L’élargissement du concept de culture, fondé sur la prise en compte de la culture populaire et / ou de masse Nous aimerions montrer combien il peut être fructueux de mettre en rapport des œuvres de la culture élitiste et d’autres de la culture populaire et / ou de masse lorsque celles-ci ont les mêmes enjeux. Nous voudrions donc montrer que l’élargissement du concept de culture nous semble nécessaire, à condition que la comparaison entre des œuvres issues de différentes strates culturelles ne se résolve pas en un oubli des écarts qui séparent ces dernières. - Le maintien du texte littéraire au centre des analyses Il n’en demeure pas moins que le comparatisme doit conserver le texte littéraire au centre des préoccupations de la recherche. De leur côté, les études culturelles doivent permettre de rappeler qu’aucun texte n’est réductible à une structure et que le comparatisme doit donc se garder de n’être qu’un formalisme. Le comparatisme culturaliste aurait ainsi la possibilité de conserver l’écriture au cœur de sa démarche et de sa pratique tout en redéfinissant ce qu’est et doit être l’analyse littéraire.