Résumé :
Le défi n’est pas mince : consacrer un ouvrage entier à La Disparition de Perec qui permette à ceux qui le connaissent peu ou mal d’en comprendre en!n les tenants et aboutissants, et à ceux qui en sont familiers de redécouvrir autrement ce roman fondateur. Hermes Salceda, avec Clés pour La Disparition de Georges Perec1, y est, sans l’ombre d’un doute, parvenu. Le tour de force de l’essai est son juste équilibre, entre des synthèses efficaces, des tableaux éclairants et des propositions de lectures inédites. Comme un clin d’œil ou un hommage à Perec et à son goût pour les paratextes, Hermes Salceda fournit, dans cette optique, de précieuses annexes. La première résume le roman (c’est une gageure) et s’intitule savoureusement «La Disparition raconté aux enfants». Un peu sur le modèle du «Rappel de quelques-unes des histoires racontées dans cet ouvrage» de La Vie mode d’emploi, elle nous permet de relire l’intrigue personnage par personnage en les arrachant à l’enchevêtrement inextricable où ils s’abîment et où leur existence s’éclate sous forme de bribes. Une «table des matières détaillée», qui prend donc acte de l’insuffisance retorse de celle que Perec a adjointe au roman, nous guide ensuite dans l’imbroglio et les rebondissements inlassables de l’histoire, avant que d’utiles reproductions d’un choix de pages issues des manuscrits nous soit proposé. Je laisse le soin aux futurs lecteurs de cet essai d’enquêter sur ces annexes pour vérifier si, comme chez Perec, l’auteur n’y a pas glissé quelques pièges à leur encontre.