Résumé :
C'est peu dire que le livre consacré à Dalida de la chercheuse française en études culturelles, spécialiste de la chanson populaire, Barbara Lebrun, qui enseigne à l'université de Manchester, est un ouvrage complet, un ouvrage total. Ce n'est pas que son volume de près de 350 pages, publié dans la prestigieuse maison Le Mot et le Reste, lui permette d'aborder en détail et avec force anecdotes les méandres de l'existence, écourtée en 1987, à 54 ans, de Iolanda Gigliotti. En fait la largeur de cette hagiographie, son envergure, tient à sa hauteur : surplomb, distance, lucidité, compassion, pertinence, hommage, théorisation, tout y est. Là où l'on s'attendrait à une biographie, on a un essai, très analytique, sur les enjeux d'une carrière de chanteuse populaire, sur la réception d'une oeuvre dont l'artiste est la tête d'affiche sans être seule l'artisane, sur les orientations géopolitiques d'un vedettariat international. Là où on s'attendrait à un essai de Cultural Studies, on a les étapes de la vie d'une femme chantante, expatriée, que son destin a lié à son corps défendant à la mort, jusqu'au 3 mai 1987, où il ne s'est plus défendu.