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Auteurs & Autrices :
  • Pinçonnat Crystel
Mots-clés :
  • Léo Malet
  • Roman noir
  • Surréalisme
  • Avant-garde

Résumé :

Une importante tradition critique tend à faire de Léo Malet le père du roman noir français. S’il doit sa célébrité au personnage de Nestor Burma qu’il invente en 1943, on connaît moins sa production antérieure qui tient pourtant lieu de terrain d’expérimentation pour mettre au point sa formule parisienne du roman noir. Sous l’Occupation, Georges Ventillard, profitant de l’engouement pour le roman noir et de l’interdiction de la littérature anglo-saxonne en France, lance la collection « Minuit ». Les vingt-quatre titres de production française qu’il publie de 1941 à 1949 offrent une intrigue, des décors et des personnages américains. Pour renforcer la crédibilité, leur auteur adopte des pseudonymes à consonance anglo-saxonne. C’est ainsi que Léo Malet, sous le coup d’une commande pour « Minuit », rédige en 1941 le premier " Johnny Metal". Avec la série des Metal, Malet imite une forme de tradition américaine. Comme la plupart des romanciers français qui produisent ces faux, il ne connaît pas les États-Unis. Sa principale source d’inspiration n’est pas tant le roman noir que le cinéma. C’est à cette production « américaine » de Léo Malet que l’on s’intéressera ici. On s’attachera à trois de ses romans les plus connus ("Johnny Metal", "Le Dé de jade" et "La Mort de Jim Licking") pour montrer comment c’est en passant par le cinéma américain que Malet se réapproprie la tradition hard-boiled et la réinvente pour le public français. Ancien membre du mouvement surréaliste, Malet, en effet, ne copie pas, il subvertit l’esthétique traditionnelle du roman noir en y injectant, entre autres, la pratique surréaliste du décollage, technique qui décloisonne littérature et arts plastiques.

Type de document : Journal articles