Résumé :
Les causalités expliquant l’ordo mundi par le déroulement nécessaire des monarchies selon les volontés de Dieu ne font plus recette en 1789. Le temps révolutionnaire est le moment ardent des ruptures, où l’action est libératrice. Il s’inscrit dans la littérature romanesque pour faire émerger la Régénération tant attendue. Nouveaux maîtres du temps, les romanciers illustrent le quotidien vertueux des villages républicains. Le temps y est lié à la périodicité des pratiques collectives, où fêtes et défilés jouent un rôle normatif dans la construction morale des lecteurs. A contrario, Gorjy effrayé par les insurrections populaires crée un monde allégorique parodique, où le temps est l’expression du chaos, car les législateurs-prophètes n’ont plus de capacité à la raison. Malgré de telles résistances, le temps de la Révolution naît dans le roman à l’endroit où apparaît la Liberté : liberté de croire au bonheur, liberté d’agir et d’unir les volontés populaires pour s’affranchir du despotisme.