- Genre
- Minerve
- Pizan
- Langey
- Jeanne d'Arc
Résumé :
Dans les Euvres de Louise Labé, le topos de la Renaissance qui associe « lettres » et « armes » trouve une réalisation originale. Ce topos est issu de la conjoncture culturelle des années 1520-1550, avec l’idéal courtisan d’un Castiglione. Chez Labé (mais aussi dans son portrait par François de Billon), ce « temps » nouveau, où se marient lettres et armes, autorise une image de soi où le genre féminin, investi de qualités viriles, se fait genus commune. Cet ethos d’une « courtisane » maniant, tel le courtisan de Castiglione, l’épée comme la plume, est au fondement du discours d’expérience labéen. D’où le pari de lire les Euvres, au croisement de ce temps, de cette expérience et de cet ethos, comme des « Mémoires » poétiques où s’affirme la volonté de maîtrise de l’expérience amoureuse, par les commentaires qui l’intellectualisent. En conclusion, la légende de Labé en Amazone est distinguée de l’effet produit par le texte de Labé, où le Je poétique échappe à de telles réductions. Abstract In the works of Louise Labé, the Renaissance topos of “letters” and “arms” finds an original realization. This topos stems from the cultural conjuncture of 1520-1550, with the courtier ideal of a Castiglione. In Labé (and also in her portrait by François de Billon), this new “time”, when letters and arms were combined, authorized a self-image in which the feminine gender, invested with virile qualities, became genus commune. This ethos of a “courtesan” wielding both sword and pen, like Castiglione's courtier, is at the heart of Labé's discourse of experience. Hence the wager to read the Euvres, at the crossroads of this time, this experience and this ethos, as poetic “Memoirs” in which the will to master the experience of love, through the commentaries that intellectualize it, is affirmed. In conclusion, Labé's Amazon legend is distinguished from the effect produced by Labé's text, where the poetic I escapes such reductions.