- Leïla Sebbar
- N Hayat
- T Imache
- Z Rahmani
- A Magoudi
- Héritiers de l'immigration
- Exil
Résumé :
Le motif de l’exil paternel est omniprésent dans les récits de filiation produits par les héritiers de l’émigration algérienne en France. Loin de s’éteindre avec la génération des parents, cet exil est transmis. Il s’accompagne en effet la plupart du temps d’une triple perte pour les descendants : celle d’une terre, d’une langue et du passé familial. Ce legs négatif est si lourd qu’il figure fréquemment en frontispice de leurs œuvres, dans les titres. L’inscription prend tantôt la forme d’une amputation (Une fille sans histoire [1989] de Tassadit Imache, Je ne parle pas la langue de mon père [2003] de Leïla Sebbar), tantôt celle d’une identité honteuse assignée (Nina Hayat, L’Indigène aux semelles de vent [2001], Dalila Kerchouche, Mon père, ce harki [2003], Ali Magoudi, Un sujet français [2010]). La visée du récit de filiation sera donc de transformer la valeur de ce legs. Pour ce faire, le texte se donnera pour objectif, dans un premier temps, de rétablir la trajectoire paternelle, en nouant dans la langue du pays d’accueil – celle de l’ancien empire, lieu de l’exil des pères – une destinée algérienne.
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