- Horace
- Juan Luis Vives
Résumé :
La formation de Vives est avant tout oratoire, nourri qu’il est visiblement dans la lecture de Cicéron et Quintilien. Ses souvenirs d’Horace, quelquefois approximatifs, nous rappellent qu’il n’est pas un poète : lui-même s’en amuse, au demeurant. On peut en outre le trouver inéquitable, quand il juge durement les Épîtres et les Satires, beaucoup moins réussies à ses yeux que les Odes. Il les convoque pourtant dans sa critique des corruptions intellectuelles, dans son éloge d’un jugement personnel, dans sa défense de l’usage linguistique. De même, son ébauche de poétique – plutôt une réflexion philosophique sur les devoirs de l’écrivain – est toujours fondée sur le thème horatien du doux-utile. Elle ne renouvelle certes pas la lecture du poète, du moins en profondeur, mais elle découvre dans ses vers certaines virtualités intéressantes : Vives croit y reconnaître les leçons d’un enseignant, et cette approche pédagogique de son oeuvre lui permet de s’identifier, par moments, au poète de Vénouse. L’influence de ce dernier n’est nulle part aussi nette que dans la seconde version de Veritas fucata. Mais les échos que ce dialogue fait entendre avec telle phrase du Genethliacon Iesu Christi ou telle page de la Linguae latinae exercitatio, par-delà les années qui les séparent, témoignent d’une certaine fidélité à l’égard d’un auteur que Vives ne cessa de tenir en estime. Cet auteur sut l’inspirer, de manière fugitive sans doute, mais heureuse. Cet article est extrait du volume "Non omnis moriar", édité par Donatella Coppini, Nathalie Dauvois et Marc Laureys, où il ne nous était pas cependant pas loisible de faire figurer les traductions françaises inédites qui sont ici présentées.