Résumé :
Si l’œuvre de Marc-Antoine Muret a peut-être attendu trop longtemps les faveurs de la critique, ses Variae lectiones semblent avoir souffert d’une particulière indifférence. Publiées pour la première fois en 1559, en huit livres revus et portés au nombre de quinze en 1580, avant que le jésuite Andreas Schott ne fasse encore paraître à titre posthume quatre livres supplémentaires, elles ont pourtant occupé l’humaniste jusqu’à sa mort et nous peignent un vivant tableau de son enseignement, de ses inimitiés et de ses amitiés, de ses goûts, de ses conversations, et de ses attitudes familières. La critique s'est essentiellement intéressée, jusqu'ici, au principe de variété dont ces Leçons procèdent. Mon propos n'est pas de contester l'importance de ce principe, puisqu'il donne au recueil son titre même, mais de mettre en évidence d’autres formes de plaisir associées à l’écriture philologique. Elles n'ont plus trait à la composition générale de ce recueil, mais aux développements singuliers de chaque chapitre, envisagé séparément. Car Muret excelle dans l'art de la narration, de la plaisanterie, de l’allusion, et plus encore, de l’énigme.