- Mémoires
- Souvenir
- Enfance
- Federico Fellini
- Walter Benjamin
Résumé :
Le souvenir d’enfance, rare dans les ego-documents français jusqu’au XVIIe siècle, s’affirme à partir du XVIIIe siècle comme un genre d’écriture à part entière, médiation d’une quête d’authenticité, de connaissance de soi, d’interprétation de l’existence à partir de souvenirs singuliers que l’auteur donne en partage. En quoi le souvenir d’enfance, fragile et particulièrement sujet aux reconstructions de l’imaginaire, peut-il constituer l’un des moyens privilégiés du retour de soi, de la préservation du moment perdu, et d’interprétation du passé ? On se demandera, à la lumière notamment de quelques questionnements réflexifs d’auteurs ou d’artistes du XXe siècle, tels Benjamin ou Fellini, si le caractère fragmentaire du souvenir d’enfance, la manière dont il fait advenir des sensations et des images dissociées de la trajectoire biographique, n’en font pas précisément l’un des supports les plus authentiques du rapport de l’individu au réel, et des conditions de son partage.