« 53 jours », roman posthume de Perec, raconte une vertigineuse histoire d’enlèvement où l’enquête est menée à partir de manuscrits et d’œuvres. Les mises en abyme prolifèrent à tel point que les frontières entre le réel et la fiction explosent. Les solutions se multiplient jusqu’à incriminer un certain GP et son œuvre… Peut-on toutefois se fier à ce dénouement qui nous signale à quel point l’auteur et ses fictions nous bernent ? Est-il même assuré que le texte soit bien de la main de Perec ? Autant de doutes qui poussent le lecteur à être, plus que jamais, un enquêteur. La particularité du texte est en effet, en raison de ses infinis jeux de miroir et de son abondante métatextualité, de ne pas cantonner le soupçon à l’intrigue mais de l’étendre jusqu’au texte lui-même et plus largement à la littérature. Impossible, dans ces conditions, de recourir aux méthodes éprouvées de la contre-enquête littéraire. L’inspecteur est contraint de repenser les méthodes, les conditions et les enjeux de son investigation.
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