Dans les controverses qu’engagent les apologistes chrétiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle contre les philosophes des Lumières, les écrits de saint Augustin (Confessions, De la cité de Dieu, De la vie chrétienne, parmi d’autres) nourrissent les argumentations sur les questions de l’âme, du péché originel, de la grâce, de la prédestination, des attributs de Dieu. Avec ces défenseurs de la foi chrétienne et de l’Église, l’augustinisme est une doctrine militante, capable de s’opposer aux impiétés du siècle. Diderot ne pouvait éviter d’affronter, tôt ou tard, les textes augustiniens au nom de la droite raison. L’article rend compte de cette confrontation (raison/foi, tolérance/fanatisme, vérité des sens/vérité de l’esprit) qui se manifeste sous la forme d’allusions historiques (Pensées philosophiques, Pensée XLVII), de brèves références, mais aussi de passages controversés, tirés de saint Augustin à propos de l’âme, la beauté et la prédestination. Le corpus comprend les œuvres de Diderot suivantes : Pensées philosophiques, Addition aux pensées philosophiques ou objections diverses contre les écrits de différents théologiens, Réfutation suivie de l’ouvrage d’Helvétius intitulé l’Homme, Le Rêve de d’Alembert ; les articles de l’Encyclopédie ÂME, BEAU, CHARITÉ, INTOLÉRANCE et le Salon de 1765 où Diderot commente les tableaux de Monnet (« Saint-Augustin écrivant ses confessions »), Taraval (« L’apothéose de Saint Augustin ») et Huès (« Saint-Augustin »).
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