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Auteurs / Autrices :
Directeur(s) / Directrice(s) de l'ouvrage :
Florence de Chalonge et Sabine Quiriconi
Editeur :
Université de Lille, Péren
Année :
2024
Revue, Collection, Ouvrage collectif :
Cahiers Marguerite Duras 3|2024
Type de production :
Article dans une revue
n° ISBN (ou ISSN) :
2804-7338
Cahierds Marguerite Duras 3|2024

En 1965, Lacan découvrant Le Ravissement de Lol V. Stein y trouve la confirmation de ce qu’il théorise. Il s’écarte alors du paradigme structural et linguistique pour s’orienter vers une modélisation par mathèmes, c’est-à-dire par dispositifs. Le texte de Duras lui fournit un point d’appui essentiel, et réciproquement la théorisation lacanienne éclaire le fonctionnement de la scène durassienne. Si Le Ravissement se déploie apparemment à partir de la scène traumatique liminaire du Bal, et du « mot-trou » qui la désigne, c’est la scène écran qui se répète à partir d’elle qui fournit la substance du roman. La fenêtre de l’hôtel où Jacques Hold retrouve Tatiana fait tableau pour Lol, mais tableau vide, et fait écran, par la silhouette interposée de Tatiana : toutes les autres scènes sont organisées sur ce modèle de scène vide. L’enjeu de la scène n’est pas l’interaction de deux personnages sous le regard d’un tiers, mais la répétition du guet, qui fait travailler la schize du sujet, aux dépens même de sa substance. La révolution que Duras introduit dans le dispositif scénique procède de cet évidement.

DOI : 10.54563/cahiers-duras.507