Cet article interroge les modes d’autorisation et “écarts” du récit contemporain qui accueille des voix inaudibles, à travers les textes de Marie Cosnay et de Laurent Mauvignier. Malgré des différences formelles, leurs démarches d’écriture partagent un souci d’attention à l’égard des expressions et des corps empêchés, marginalisés. Les manières d’être à l’écoute et d’être au monde se déploient entre porosité, sensorialité et éthique de la parole. Marie Cosnay tisse une pensée-écriture, une enquête poétique engagée qui relaie des voix et des histoires de vie, en lien avec des situations de migration ou de déplacement. Depuis un dispositif narratif singulier, Laurent Mauvignier avance une écriture de la perception qui creuse l’impossibilité de dire des personnages, à la suite d’un événement-effraction.