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Auteurs / Autrices :
Directeur(s) / Directrice(s) de l'ouvrage :
Alice Barale, Maddalena Mazzocut-Mis, Claudio Rozzoni
Nbre ou N° pages :
p. 15-30
Editeur :
Inschibboleth
Année :
2024
Revue, Collection, Ouvrage collectif :
Lo Sguardo, rivista di filosofia
Type de production :
Article dans une revue
n° ISBN (ou ISSN) :
ISSN 2036-6558
Lo Sguado - couverture

On définit généralement le rapport de Diderot à Descartes comme un rapport d’opposition. Plus spécifiquement, dans Le Rêve de D’Alembert, la théorisation d’un matérialisme biologique se ferait aux antipodes de la métaphysique cartésienne. Cet article entend démontrer au contraire que, dans son opposition à Descartes, Diderot est resté profondément cartésien. Le premier indice qui doit nous engager à ce réexamen est la position que D’Alembert assigne à Descartes dans l’Encyclopédie : de critique mais aussi de révérence. La critique de la métaphysique est d’autre part déjà présente chez Descartes lui-même. On ne peut enfin opposer philosophie cartésienne et philosophie de l’expérience, car Descartes fonde sa philosophie sur un type d’expérience particulier, qui est l’expérience de pensée. Or c’est précisément la méthode que Diderot reprend à son compte. Descartes réfutant la métaphysique (scolastique) pour fonder sa métaphysique se divise d’avec lui-même. C’est cette division d’avec soi que D’Alembert reprend à son compte pour se démarquer de Descartes tout en se l’appropriant, puis que Diderot pratique dans Le Rêve de D’Alembert pour se positionner par rapport à D’Alembert. Je propose de définir le dispositif de pensée qui en résulte comme un dispositif de fantomatisation.

DOI : 10.5281/zenodo.10463497

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