Vouées à « témoigner » ou, plus simplement, fondées sur le modèle naturaliste, les littératures africaines ont diversement négocié le rapport entre leur fictionnalité et les documents dont elles étaient supposées procéder. Que devient cette relation problématique lorsque la littérature gagne en autonomie ? Comment la question des mémoires s’y pose-t-elle, dès lors que les mémoires ne sont pas garantes de l’Histoire ? ou, à l’inverse, lorsque l’Histoire devient possible avec l’apaisement des mémoires parcellaires ? Comment le roman spécule-t-il sur les histoires qui n’ont pas eu lieu, mais qui auraient pu être, ou sur les histoires pour lesquelles la documentation manque ? Autant de questions qui se retrouvent dans les études de cas qui sont rassemblées, au terme de journées d’études à l’université de Cergy-Pontoise.