On peut appréhender Un Rêve utile (1991), Un Attiéké pour Elgass (1993) et Pelourinho (1995) comme une trilogie exilique. Au-delà des itinéraires diffus suivis par les protagonistes, le roman entérine la transformation des lieux même par l’exil, chaque topologie urbaine se voyant fluidifiée et réinventée au travers des errances de la mémoire, selon une logique empruntant déplacement et condensation à celle du rêve. Dans un double mouvement de diffraction et de reconstruction mobiles, chacun des trois romans compose, sur fond d’absence, un chronotope mouvant laissant deviner, sous la peau d’une métropole de l’ailleurs, les griffures du lieu premier perdu. Cette activation mémorielle confère alors un autre sens que la nostalgie à l’exil, quand les transits de l’« africanaille » dessinent, en direction du futur, une utopie sans doute d’ores et déjà partiellement désenchantée, celle de la ville-monde afropolitaine.
Directeur(s) / Directrice(s) de l'ouvrage :
Bernard De Meyer et Papa Samba Diop
Nbre ou N° pages :
p. 117-134
Editeur :
Lit Verlag, Münster
Année :
2014
Revue, Collection, Ouvrage collectif :
Tierno Monénembo et le roman : histoire, exil, écriture
Type de production :
Chapitre d'ouvrage
n° ISBN (ou ISSN) :
978-3-643-12591-0