Résumé : les 453 premiers vers de l’Ovide moralisé mettent en jeu la notion de mutacion de façon problématique : la mise en parallèle de la cosmogenèse ovidienne et de la cosmogenèse biblique est souvent analysée pour les contradictions qu’elle contiendrait. La vision païenne d’un monde en perpétuelle transformation, en continuelle mutacion, côtoie la vision chrétienne d’un monde créé et téléologisé, vision pour laquelle l’acte créateur ne peut être une mutation, le monde créé étant tiré de rien. A travers l’étude de l’incipit, cet article envisage et précise les notions de création et de mutacion. Les notions de matière et de forme y sont discutées, et ce en vue, non de réfuter le texte d’Ovide, mais au contraire l’acorder au texte de la Bible. De ce point de vue, la notion d’accord joue un rôle central dans l’Ovide. La façon dont l’auteur articule les concepts de chaos originel et de materia prima prouve que le texte n’oppose pas Ovide et la Bible, mais les conçoit dans une relation de continuité herméneutique. A cet égard, l’auteur fait siennes certaines des conceptions de saint Bonaventure (en particulier l’explication de la Genèse du Commentaire des sentences de Bonaventure (vers 1250-55) – ou à tout le moins du courant de pensée auquel il appartient – notamment en ce qui concerne la question de la forme des êtres créés.
Directeur(s) / Directrice(s) de l'ouvrage :
Marylène Possamaï-Pérez
Nbre ou N° pages :
p. 49-68
Editeur :
Paris, Honoré Champion
Année :
2009
Revue, Collection, Ouvrage collectif :
Nouvelles Etudes sur l’Ovide moralisé
Type de production :
Article dans les actes d'un colloque
n° ISBN (ou ISSN) :
978-2745319043