Contre l’idée selon laquelle le deuil de l’utopie révolutionnaire aurait rendu anachronique la question même de l’engagement, ce volume aide à repenser l’articulation de la littérature et du politique. Que vise la langue quand elle renonce à être le véhicule transparent de significations ? Quelles ont été, aux XXe et XXIe siècles, les conditions de possibilité (historiques, politiques, idéologiques, éditoriales, esthétiques) d’une écriture préoccupée ? Prenant acte de la mise en crise occidentale de l’artiste prophète et maître à penser, les deux volets de l’ouvrage – « Engagements littéraires » et « Poétiques de l’implication » – s’attachent à quelques figures qui, non sans contradictions ni déchirements, s’efforcent depuis l’affaire Dreyfus de pouvoir encore sans ignorer qu’en s’engageant, en s’impliquant, ils mettent en jeu, outre leur personne, la création même : avec Mauriac, Camus ou Sartre, relus à nouveaux frais, Platon, Suarès, Claudel, les féeries du premier XXe siècle, Audiberti, Breton, Paulhan, les Hussards, Genet, Barthes, Tel Quel, Laurent Mauvignier, Marie Cosnay ou le théâtre amateur. On comprend alors comment a pu s’opérer un nouveau partage des valeurs et des positions et se substituer, à un imaginaire du surplomb, une pensée des connexions.
Directeur(s) / Directrice(s) de l'ouvrage :
Catherine Brun et Alain Schaffner
Nbre ou N° pages :
p. 131-140
Editeur :
Éditions Universitaires de Dijon
Année :
2015
Revue, Collection, Ouvrage collectif :
Des écritures engagées aux écritures impliquées. Littérature française (XXe-XXIe siècles), coll. Écritures
Type de production :
Chapitre d'ouvrage
n° ISBN (ou ISSN) :
978-2-36441-132-6