Résumé de l’article :
Il ne devrait pas y avoir de place pour l’image dans la fable mystique, qui, à l’opposé de l’icône, se constitue comme défaut de présence et résistance à la représentation. Pourtant Michel de Certeaux dégage un lieu de la fable et l’identifie à un tableau qui regarde. On s’attache ici, à partir d’une comparaison entre le polyptyque de l’Agneau mystique des frères Van Eyck (1420-1430) et le De icona de Nicolas de Cues (1453), à montrer comment l’image mystique prépare, plutôt que le cadre technique du tableau, l’avènement sémiologique de la scène. Elle organise d’abord un trajet, un franchissement, dont l’objectif est la coïncidence des contradictions, c’est-à-dire le dépassement de la logique discursive ; elle institue ensuite une vision, qui n’est pas encore un regard, mais plutôt l’omnivoyure divine à laquelle vient correspondre la vision du fidèle ; elle introduit enfin, depuis ce jeu circulaire de la vision, la circonscription d’un espace de la représentation, jouant un rôle essentiel dans la pré-modélisation du dispositif scénique classique.
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