Revue fondée par Pierre Schoentjes
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Cet article interroge la manière dont le genre du polar est un pré-texte, chez Tanguy Viel et Julia Deck. Le roman est pour eux à la fois une archive et une anthologie de topiques du roman noir et du film noir et une mise à distance de ces codes. Le noir est en quelque sorte "blanchi", détourné et recontextualisé pour travailler sur la notion de « mobile », non plus au sens restreint du terme (criminel ou judiciaire) mais comme pilotis d’un récit lui-même labile, mouvant, croisant genres et media, mettant en abyme leurs procédés, dans une ample anamorphose. Ce travail de recomposition passe également par la mobilisation et la mise à distance d’un ample champ de la fiction contemporaine, de Beckett à Duras ou Butor, en passant par Echenoz, pour édifier, sur des fragments et ruines, une forme d’hyperroman, qui joue des contrastes du roman noir et de l’écriture blanche et des capacités d’invention, du lecteur en fonction de son propre imaginaire culturel.