Le dialogue entre Sand et Michelet autour de la Nature n’est pas une invention rétrospective de la critique. Au fil de quelques années (de 1856 à 1861), les deux écrivains ont échangés des idées soit en s’écrivant directement, soit par leurs œuvres interposées. Le regard de Sand sur Michelet, écrivain naturaliste, s’impose comme un point de départ de l’exploration de cet échange. Un article dans La Presse (25 juillet 1856), Promenades autour d’un village (1857), la Correspondance et les Agendas (1852-1876) permettent de suivre ce regard de la lectrice avisée qu’est Sand. Ses grands principes naturalistes apparaissent essentiellement dans Les Nouvelles Lettres d’un voyageur et dans Carnets de voyages à Gargilesse. Un rapprochement entre ces œuvres et L’Oiseau (1856), L’Insecte (1857) et surtout La Montagne (1868) de Michelet laisse voir que les deux auteurs abordent, dans cette période très avancée du romantisme, des problématiques largement étudiées par leurs contemporains de tout bord épistémologique. Science et littérature, histoire et philosophie se combinent sous la plume de Sand et de Michelet pour trouver dans le végétal une des expressions les plus dynamiques de la Naturphilosophie. L’intime se mettant au niveau de l’universel à travers une écriture qui assume le savoir sans être pédante, constitue le défit de ces vulgarisateurs de la vie des plantes. Appréhender le Tout en réservant une place à l’imperceptible, telle est l’idée motrice des compositions naturalistes de Sand et de Michelet, se laissant séduire à la fois – entre scientisme et syncrétisme – de l’évolutionnisme et de la métempsychose.
Directeur(s) / Directrice(s) de l'ouvrage :
Simone Bernard-Griffiths et M.-C. Levet
Nbre ou N° pages :
p. 263-285
Editeur :
Presses universitaires Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand
Année :
2007
Revue, Collection, Ouvrage collectif :
Fleurs et jardins dans l'œuvre de G. Sand, coll. Révolutions et Romantismes
Type de production :
Article dans les actes d'un colloque
n° ISBN (ou ISSN) :
978-2845163348