On parle beaucoup de stratégies aujourd’hui, à tout propos. Dans le domaine des humanités et des sciences sociales, le recours à ce terme est intensif – et intensément critiqué. Ce livre propose à la réflexion des littéraires, des historiens et des sociologues des analyses de parcours individuels semés d’écrits, dans une grande diversité de situations sociales et d’expériences politiques. Comment donner toute leur place aux écrits dans les trajectoires de leurs auteurs pour les ouvrir pleinement à l’interprétation ? Comment faire droit à leur spécificité d’écrits tout en tenant compte de la manière dont ils s’entrelacent à l’expérience sociale ?
Des écrivains de profession, mais aussi un petit noble et un prince, des juristes et des missionnaires, des soldats de la Révolution et des illuminés : les cas présentés ici montrent qu’une étude des textes qui garde en perspective leur insertion dans l’action enrichit plutôt qu’elle n’appauvrit ce qu’écrire a pu vouloir dire – et veut dire. Se trouve ainsi versée au débat sur les modèles de compréhension de l’action des individus la question de l’écriture : une action étalée dans le temps, qui laisse après elle des objets détachés du corps de leur auteur et fort bavards sur eux-mêmes.
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