Les écrits agissent. Ils prescrivent, ils commentent, ils émeuvent, bref ils transmettent. Regarder cette transmission non plus sous l'angle des effets qu'elle postule mais de l'action qu'elle accomplit déplace l'histoire des écrits comme celle des actions. Entre Renaissance et XIXe siècle, ce livre s'emploie à réaliser un tel déplacement du regard. Observer, dans des situations banales ou non, ce qui peut être fait par des écrits insère le geste d'écriture dans un tissu d'autres actions qu'il modifie et qui l'infléchissent. Ces contextualisations permettent de sortir du face à face réducteur entre réceptions du lecteur et intentions d'auteur.
L'introduction, en forme de manifeste, situe la démarche par rapport aux savoirs et aux méthodes des études littéraires et des sciences sociales. L'analyse se déploie ensuite à partir de nombreux cas rassemblés autour de problèmes centraux pour la compréhension de l'écriture comme action.
Issu d'une enquête collective du Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire (Grihl), ce travail collectif, tissé à vingt-huit, ne propose pas une improbable histoire des actions d'écriture, mais esquisse un modèle de compréhension de l'action de l'écrit et par l'écrit : une réflexion, donc, sur l'action des écrits dans l'histoire.